L'Univers de l'Estuaire - 2017

6-7 / 16

Meschers-sur-Gironde
7
Retrouvez plus d’articles et d’infos pratiques sur
Sur l’eau, à chacun son plaisir !
Trois skippers chevronnés, ayant participé à la Solitaire du
Figaro en 2013 et 2015, nous entrainent au fil de l’Estuaire et de leurs
souvenirs de cette course mythique.
Navigation
Nicolas Lunven
J’ai découvert ce fleuve pour la
première fois lors de ma participation à
la Solitaire 2013. Pour des coureurs de
grand large, c’est une navigation atypique,
qui nécessite une grande vigilance. Il faut
s’adapter à un courant très fort, ne pas
trop se fier aux cartes maritimes - les
bancs de sable évoluant très vite-, tout en
naviguant au milieu de 40 autres bateaux.
J’ai des souvenirs forts du départ depuis
la belle ville de Bordeaux et des bords de
la Gironde avec ses paysages de vignes et
de châteaux. J’ai hâte d’y retourner.
Cléments Salzes
En tant que Bordelais, je pratique
le fleuve depuis des années. S’il y a bien
un élément qui le caractérise, c’est d’être
en constante évolution avec ses variations
de tirants d’eau, ses îles qui s’allongent
ou se rétrécissent… C’est un fleuve chan-
geant, vivant. Pour la Solitaire, il nécessite
beaucoup de repérages, de se réadapter
et de le reconquérir constamment. Mes
coups de cœur ? Quand je navigue sur cet
élément naturel si puissant en plein centre
de Bordeaux, le tout teinté de ce lien
possible avec l’Océan. Et l’île de Patiras,
avec ses paysages extraordinaires, ses
odeurs naturelles et son silence…
Yann Eliès
L’entrée de l’Estuaire est impres-
sionnante. On découvre ce magnifique
phare de Cordouan, la côte atlantique
de Royan et les premiers paysages mé-
docains. Du bec d’Ambès à Bordeaux, les
rives, très champêtres, offrent une grande
proximité avec la nature et les gens, ce
qui est très dépaysant pour nous, navi-
gateurs de haute mer. On sent qu’on est
dans un estuaire puissant - plus que celui
de Nantes par exemple - mais qui permet,
par sa largeur, d’évoluer à la voile malgré
la contrainte des chenaux. L’arrivée à
Bordeaux est majestueuse. En 2015,
l’accueil a été hors du commun.
A force de le contempler depuis ses rives, de franchir ses ponts, de res-
pirer ses odeurs iodées, difficile de ne pas être soumis à la tentation.
Oui, on finit par le prendre ce fleuve, si prégnant dans les paysages
de notre quotidien. C’est aujourd’hui une évidence. Ce n’était pourtant
pas le cas au début des années 2000. Certes, Royan avait plusieurs
« milles » d’avance, avec ses compagnies, embarquant depuis vingt
ans les passagers jusqu’au phare de Cordouan ou jusqu’aux rives de
Talmont. Mais sur le reste du territoire estuarien, seule la location
de bateaux, voiliers traditionnels ou gabares, permettait à quelques
privilégiés de flirter avec les flots.
Que de marées et d’aménagements parcourus depuis ! Avec à la barre,
des pionniers tels que le Syndicat mixte pour le développement du-
rable de l’estuaire de la Gironde (Smiddest) et les Départements de la
Charente-Maritime et de la Gironde. Sous leur impulsion, les ports de
Blaye, Vitrezay, des Callonges, de La Maréchale sont remis en état et
dotés de pontons. Ceux installés sur l’île Nouvelle et de Patiras, signent
la reconquête du fleuve pour ses habitants.
Des îles nommées désir
« Un copain a soumis l’idée d’un méchoui sur Patiras et a reçu 250
demandes. Découvrir ces îles qui offrent un dépaysement total, la po-
pulation n’attendait que ça. C’est là que tout a commencé »se souvient
Guillaume de Mecquenem de la Cie Bordeaux River Cruise, ex-Gens
Près d’une cinquantaine de bateaux-promenade
et paquebots de croisière fluviale tracent
aujourd’hui leur sillon, des côtes charentaises
jusqu’au cœur de Bordeaux. Confidentielle au
début des années 2000, la navigation
sur l’Estuaire connaît aujourd’hui un essor
fulgurant, portée par le volontarisme de tout
un territoire et de compagnies privées.
Le fleuve dévoile, enfin, à tout un chacun,
l’étendue de ses charmes.
Marianne Peyri
d’Estuaire, qui, en 2009, ouvrait le ban des premières croisières fluviales
régulières. S’équipant au fil des ans de trois bateaux-promenade, ce
précurseur fait mouche, passant de 15 000 à 50 000 passagers, de
2012 à aujourd’hui. « Les îles sont devenues en effet un grand ter-
rain de jeu. C’est un imaginaire fabuleux, hors du temps et de l’es-
pace »,reconnaît le directeur de l’Office de tourisme de Blaye qui a
vu, grâce à l’implantation de deux compagnies de navigation (Cœur
d’Estuaire, les Deux Rives), les ventes de billets monter en flèche et se
répercuter sur tout le tissu économique du territoire.
A cette reconquête des îles, s’ajoute une revalorisation de tout le pa-
trimoine estuarien, la mise en valeur de ses phares, forts militaires et
châteaux viticoles. Les classements au patrimoine mondial de l’Unesco
de Bordeaux Port de la Lune en 2007 et du Verrou Vauban en 2008
propulsent les offres de navigation fluviale.
En parallèle, la création des deux Pôles-Nature à Saint-Georges-de-
Didonne et à Vitrezay et du site ornithologique Terres d’oiseaux,
s’offrent comme de nouveaux points d’escale. « Cela a contribué à la
dynamique de la navigation fluviale », explique le Conseil départemen-
tal de la Charente-Maritime « tout comme l’implication du Département
pour financer un bateau « le Saintongeais », et proposer, dès 2006, des
offres de balades depuis Vitrezay, qui connaissent depuis quatre ans
un bon taux de remplissage et témoignent d’un attachement de toute
une population à son fleuve ».
La vague des paquebots
Aujourd’hui, avec 14 compagnies et 22 bateaux qui proposent une offre
régulière sur la zone estuaire, le Day Cruise a définitivement pris son
rythme de croisière… alors que la déferlante des paquebots-hôtels bat
son plein depuis 2011, initiée par CroisiEurope, suivie rapidement par
d’autres compagnies : Uniworld, Viking River Cruises, Scenic Tours…
Ces croisières, de plusieurs jours, sillonnant la Garonne et la Gironde
jusqu’à Pauillac ou Cadillac, empruntant la Dordogne jusqu’à Libourne,
ont séduit une clientèle notamment étrangère, attirée par l’art de vivre
made in Aquitaine et la découverte des vignobles. En 2016, Bordeaux
est devenu le port d’attache de 6 compagnies dont les 8 bateaux trans-
portent environ 37 000 passagers par an. Face à cette effervescence
fluviale, des aménagements ont vu le jour avec la construction de
nouveaux pontons à Bordeaux, Cussac-Fort-Médoc, Bourg, Libourne…
et bientôt à Royan ; les compagnies fluviales projetant de développer
leurs offres sur l’aval de ce fleuve désormais reconquis.
Le départ de la 48e édition de la Solitaire URGO Le Figaro, se déroulera le 4 juin 2017.
Du 26 mai au 3 juin, durant « Bordeaux Fête Le Fleuve », découvrez les bateaux
des skippers, participez aux diverses manifestations (activités nautiques, concerts,
expos…) et rejoignez notre stand « L’estuaire de la Gironde ». Rendez-vous
à Bordeaux Fête le Fleuve
©
Syméon Gurnade/ Bordeaux River Cruise
©
agence APPA / Bordeaux River Cruise
©
Didier Calais/Centre Nautique du Verdon
©
CARA
©
Didier Mauléon / CARA
©
Jean-Marie Liot
©
Bénédicte Salzes
©
Alexis Courcoux
©
SMIDDEST
Pour les Robinson
Crusoë
Les îles
En plein cœur d’Estuaire, trois îles, préservées,
naturelles et sauvages, vous invitent à quelques
heures d’évasion insulaire. Sur Nouvelle, véritable
havre de paix, on déambule, entre zones humides,
forêt alluviale et ancien village agricole. Non loin de
là, Patiras conjugue, elle, les plaisirs patrimoniaux
et gastronomiques, avec son ancien phare offrant
un panorama à couper le souffle sur les châteaux
du Médoc et son refuge où se restaurer. Sans
compter les charmes de l’île Margaux où les vignes
poussent au rythme des marées.
Balades de 2h, à la demi-journée ou la journée,
de mai à octobre, depuis Blaye, Cussac, Bordeaux,
Vitrezay, Pauillac, Lormont.
Pôle-Nature de Vitrezay
Compagnie Des 2 Rives
Bordeaux River Cruise
Cœur d’Estuaire
Voilier Arawak
Pour les branchés
Le paddle
Pourquoi ne pas se laisser tenter, par cette nouvelle
activité nautique, qui compte de plus en plus
d’adeptes : le paddle ! Rien de tel pour explorer, à
votre rythme et en toute liberté, en quelques coups
de pagaie, assis ou debout sur une large planche,
des paysages insoupçonnés : la côte océanique
sauvage près de Royan avec ses baies de Nauzan
et Pontaillac. Ou côté Médoc, filer depuis la plage
de la Chambrette du Verdon, après une petite
escale bistrot à Port-Médoc, jusqu’aux étendues
époustouflantes de l’embouchure.
Cercle nautique du Verdon
05 56 09 64 66
Ecole de surf Oyat (Pays Royannais)
06 32 31 41 38
Palmyre Atlantique Voile
05 46 22 52 03
Pour les sportifs
La voile
De nombreux clubs de voile et centres nautiques,
tout au long du fleuve, vous invitent à hisser les
voiles et larguer les amarres, accompagné d’un
skipper, pour découvrir le phare de Cordouan,
les falaises de Talmont ou remonter jusqu’à
Mortagne-sur-Gironde. Les plus sportifs peuvent
conquérir en solo, en louant un Twiner ou Echo
90, le fleuve réputé capricieux ou apprendre les
rudiments de la voile sur les plans d’eau plus
paisibles et les chenaux bordés de marais de
Charente-Maritime jouxtant Port-Maubert.
Ecole de voile de port Maubert
(Saint-Fort-sur-Gironde)
05 46 49 32 89
Carnet d’adresse des balades à la voile sur
Pour les adeptes
de nature
Le kayak
Quoi de plus appaisant pour observer cigognes et
martin-pêcheurs, que de se laisser glisser au fil de
l’eau, à bord d’un kayak, sur le canal du Gua, à la
pointe du Médoc, puis, après l’effort, de se régaler
de gambas et d’huîtres au port de Saint-Vivien. En
face, sur le port des Callonges, ce sont toutes les
rives blayaises et charentaises qui s’offrent à vous
lors des balades de 2h organisées, l’été, tous les
mercredi-après-midi. De même, des sorties
encadrées, permettent, d’un coup de pagaie,
de contempler la richesse de la faune et de la flore
du Pôle-Nature de Vitrezay.
Kayak et découvertes
(Saint-Vivien-de-Médoc)
07 70 18 89 60
Médoc Explorer Canoë
06 88 77 53 29
Port des Callonges
05 57 32 88 80
Le vent
en poupe
6