L'Univers de l'Estuaire - 2017

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Balades
Les agriculteurs et aquaculteurs de l’Estuaire ont façonné un paysage, dompté
les éléments, et su profiter de conditions naturelles uniques. Ainsi cet agneau
de l’Estuaire, élevé à l’herbe légèrement saline des zones humides. Faire une
pause à la ferme de la Gravelle chez Régine Boisseau, ou à Anglade, dans
le blayais, à la Bergerie des Marais, c’est toucher du doigt ce savoir-faire
pastoral. Bien sûr, sur les tables d’hôte trônera le bel agneau. Mais c’est aussi
tout un écosystème qui se découvrira : à Mortagne-sur-Gironde, la ferme de
la Gravelle dont le troupeau est en train d’être transmis à de jeunes éleveurs,
propose des balades en ânes dans la région - et même sur plusieurs jours -,
des visites guidées de l’exploitation, des dégustations, un camping à la ferme
simple et convivial ou des gîtes confortables. «Cet accueil c’est un moyen
de réconcilier la vie citadine et la campagne, de partager notre agriculture
respectueuse de l’environnement»explique Régine Boisseau. A la Bergerie Du
Marais, Thierry et France Delottier ont érigé à côté de leurs bergeries, des
yourtes pour que les visiteurs déconnectent totalement. La table paysanne
réunit le soir tous les produits de la ferme : agneau, mais aussi fruits et
légumes de leur production. De l’autre côté du fleuve, bien sûr il y a les vignes
précieuses des grands crus classés du Médoc. Mais tout à la Pointe, près du
Verdon, s’est installé un autre genre de paysans. Philippe Lucet de la Petite
Canau était un pionnier de l’aquaculture dans les années 80. Sa gambas bio,
élevée sur les 45 hectares de sa ferme marine, fait le bonheur des gourmets
estivants, le soir dans sa guinguette, flambée à l’ail. Poussé par le succès,
il a ouvert avec deux autres complices le Kayak Café, directement sur le
petit port. Emplacement idéal pour savourer également les huîtres du Médoc,
revenues dans les assiettes depuis peu. Et avant d’admirer le coucher de soleil
devant victuailles, pourquoi ne pas aller mettre un kayak à l’eau ?
Vignerons, propriétaires et syndicats viticoles ri-
valisent d’inventivité pour répondre aux attentes
gustatives et pédagogiques des touristes. Dans le
Médoc, un détour par la Maison du vin de Moulis,
appellation un peu en retrait de la route des grands
crus classés, réserve des surprises. Elle organise
ainsi une édition Moulis Œnocturne, où le temps
d’une soirée, plus de vingt vignerons de l’appellation
font déguster leurs breuvages dans une ambiance
conviviale et champêtre. Sur l’autre rive, la maison
du vin de Blaye a fait entièrement peau neuve.
Sa décoration design en fait la porte d’entrée de
choix pour ce vignoble de la rive droite. Bourg-sur-
Gironde avait déjà fait le grand saut l’an dernier
avec un bar à vin et dégustation à la vue panora-
mique sur l’Estuaire. A l’heure du coucher de soleil,
l’endroit est tout simplement magique. Au-dessus
du charmant village de Talmont-sur-Gironde, Bruno
Arrivé a érigé un vignoble panoramique, le Talmon-
dais, «la plus belle vue sur l’Estuaire»dixit son
propriétaire. Les promeneurs aiment faire le tour de
ses vignes au fil d’un jeu de pistes et de questions
allant «du bourgeon à la bouteille». La dernière
étape se fait dans le village, à la boutique dégustation
autour, entre autres, d’un vin blanc élevé en am-
phore. Depuis d’autres falaises crayeuses, à Plassac,
le château Bellevue-Plazinne vole pas son nom. Sa
terrasse surplombe 14 ha de vignes, et un Estuaire
majestueux. Depuis 2003, Anne-Sophie et Alain Lan-
cereau y produisent un Blaye-Côtes-de-Bordeaux,
mènent des visites-dégustations et proposent
cinq chambres d’hôtes aux noms très artistiques.
À Cussac-fort-Médoc, dans un tout autre style,
le Château Lamothe-Bergeron, cru bourgeois,
a révolutionné son accueil visiteurs depuis ses
grands travaux de 2015. Proposées 7 jours sur 7
au public, ses visites dégustations (découverte,
amateur ou prestige) surprennent avec leur
scénographie : mise en lumière, projections vidéos
et même hologrammes ! Une manière d’entrer dans
le 21e siècle de l’œnotourisme.
Sur chaque rive, dans chaque écosystème estua-
rien, se découvrent des trésors de la nature où
tout invite à explorer l’infime, le fugace et le fragile.
Les marais constituent sûrement les espaces les
plus méconnus, tout au bord de l’eau, au bord du
monde aussi. «Lorsque les gens s’embarquent dans
les marais du Logit ou du Conseiller, ils sont
étonnés par ces paysages silencieux, en retrait, ex-
centrés. Ce sont des lieux d’apaisement, au contact
des oiseaux, des animaux et de la flore», témoigne
Alicia Barbarin, responsable pédagogique du CPIE
Médoc. Toute la belle saison, elle embarque les
visiteurs loin du brouhaha des plages océanes pour
deux heures de découverte à pied d’un paysage
façonné par l’histoire et la main de l’homme. Rive
droite, deux autres sites constituent des haltes de
choix pour visiteurs naturalistes.Terres d’Oiseaux,
à Saint-Ciers-sur-Gironde, offre toute l’année
un parcours avec vue sur les oiseaux migrateurs.
Si le site se découvre librement, les animateurs
naturalistes proposent une foule de rendez-vous
et balades insolites, à commencer par les sorties
crépusculaires, à l’heure où rosit l’Estuaire, où les
oiseaux se font moins discrets, où la nuit apporte
sa fraicheur. A Vitrezay, le Pôle-Nature opte sou-
vent pour du sur-mesure. « Selon les migrations
d’oiseaux, les floraisons, les heures, nos visites
varient. Nos animateurs sont là pour faire toucher,
sentir, ce qui est juste sous les yeux des visiteurs
et qu’ils ne voient pas seuls.»Il est possible aussi
de se poser quelques heures dans un vrai carrelet
où le matériel de pêche permet de s’initier à une
activité traditionnelle de ces rives. Dans ce bout
du monde de Haute-Saintonge, tout a été pensé
pour une halte complète : manger au restaurant du
site et même dormir dans des chambres/studios.
Calme garanti. Et s’il était un dernier refuge hors
du temps, ce serait l’île Nouvelle, au milieu de
l’Estuaire. Réhabilitée, ouverte aux visiteurs em-
barqués depuis le port de Blaye ou de Bordeaux,
elle s’offre comme un espace de déambulation ex-
périmental et poétique, mais aussi ornithologique.
Du village au parcours autour de la zone humide,
tout s’y prête à l’observation et l’immersion. Loin du
bruit du monde.
Gourmandises au port de Saint-Christoly
Souvent, sur l’Estuaire, les petits ports jouent bande à part, perdus un peu à l’écart du village. Ce
n’est pas le cas de celui de Saint-Christoly-de-Médoc, qui campe au centre du bourg de 300 habitants.
Cette ouverture sur l’eau est une chance que la commune a décidé de saisir en engageant des tra-
vaux de réhabilitation du petit port de pêche. Au printemps deux pieux de protection ont été instal-
lés. Dans un deuxième temps il s’agira de créer un vrai ponton avec anneaux pour les bateaux de
plaisance et les croisiéristes fluviaux. En attendant, on profite du lieu les mercredis soirs estivaux
pour les marchés gourmands nocturnes où on se régale de moules/frites, de gambas ou d’anguilles
persillées. Du local, à petit prix. Pour ceux qu’une halte plus smart tente, direction la Maison du Doua-
nier, restaurant emmené par un trio de choc, Vincent Moreau en tête, un gars du coin qui considère
Saint-Christoly comme «une pépite du Médoc». La belle bâtisse, où ont vécu jadis de vrais douaniers,
offre une vue dégagée sur les eaux et propose trois chambres d’hôtes. Jean-Luc Beaufils y prépare
une cuisine médocaine bistronomique qu’on vient goûter de toute la région, et parfois de l’autre rive.
L’équipe ouvre à compter du mois d’avril, une annexe plus «bistrot» que «gastro» au centre du village.
Pause vélo au port de Mortagne-sur-Gironde
Depuis l’an dernier, les cyclistes estuariens ont une route tracée... jusqu’à Sète ! Nul n’est obligé d’aller
jusqu’au bout. Mais pourquoi ne pas tenter au moins la première étape, qui s’elance de Royan, traverse
Meschers, Talmont, avant d’arriver à Mortagne-sur-Gironde. Belle halte que ce petit port charmant où
trois hébergements sont labellisés «accueil vélo». Pour les branchés nature, le camping de la Rainette
de la ferme de la Gravelle. Il y fait bon planter la tente ou dormir sous les grandes tentes/lodge toutes
prêtes. L’atmosphère y est détendue et conviviale, et on peut y déguster un délicieux agneau de l’es-
tuaire élevé par les propriétaires. Sur le port, deux maisons d’hôte proposent des haltes plus «confort».
La maison d’hôte la Rive, dispose de trois chambres élégantes. Un peu plus loin, le Domaine du
Meunier en impose avec sa large bâtisse et ses cinq chambres. Les propriétaires hollandais ont pensé
à tout : la salle de jeux (avec flipper), une boutique et un petit bar. Le tout sera de réussir à se remettre
en selle.
L’Estuaire, territoire d’oiseaux et de poissons
migrateurs s’il en est, sait aussi prendre soin
de ses touristes transhumants.
Chez l’habitant, dans les fermes et châteaux,
sur une guinguette ou dans les marais peuplés
d’oiseaux, des amoureux de cette terre féconde
prennent en main les visiteurs.
Voici trois bonnes raisons de faire halte pour
une après-midi, un week-end ou ses vacances.
Avec comme credo : ouvrir les yeux et les sens.
Et se laisser faire par ces passeurs passionnés.
Stéphanie Pichon
Infos pratiques
La Petite Canau, ferme marine, achat, visite
et dégustation de gambas à la Guinguette,
Port de Saint-Vivien-de-Médoc 05 56 09 49 66.
Ferme Eau Médoc,visite et vente (gambas, huitres, crevettes...)
Port de Saint-Vivien -de-Médoc 05 56 09 58 32.
Ferme aquacole du Médoc, Gambas et huitres,
dégustation à la Gam’guette, de mi-juillet à fin août,
le Verdon-sur-Mer, 05 56 09 67 55
Le Kayak Café, sorties kayak et dégustation de produits
de la Petite Canau (gambas et huîtres),
16 bis route du Port, Saint-Vivien-de-Médoc,
06 49 27 30 05 07 70 18 89 60
La Bergerie du Marais, ferme ovine et maraichère,
table d’hôtes et hébergement (gîte et yourte) La Montagne,
Anglade 05 57 64 40 74
La ferme de la Gravelle, élevage biologique d’agneaux
de l’estuaire, maraichage bio et fournil, ânes, gîte et camping,
Mortagne sur Gironde. Fête de la transhumance le 11 juin,
05 46 90 50 34 05 46 90 50 91
Fête des moutonniers de l’Estuaire, le 24 juin,
Les prairies de Pallard, Lionel Egretier,
Anglade
Fête de l’agneau de Pauillac, le 25 juin,
06 80 17 79 85
Infos pratiques
Maisons du vin de Blaye
05 57 42 91 19 ,
Maison du vin de Bourg
05 57 94 80 20
Maison du vin de Moulis
05 56 58 32 74
Le Talmondais, Bruno Arrivé,
visites/dégustations, 05 46 74 38 67
Les Hauts de Talmont, Lionel Gardrat,
visites/dégustations, 06 61 67 17 17
Château Lamothe-Bergeron, Cussac-fort-Médoc,
visites/dégustations, 05 56 58 94 77
Château Bellevue-Gazin, Plassac,
chambres d’hôtes et visites/dégustations,
05 57 42 02 00
Routes des vins de Bordeaux
Infos pratiques
Terres d’oiseaux
Port des Callonges, Saint-Ciers-sur-Gironde,
ouvert tous les jours dès 10h,
05 57 32 88 80
Pôle-Nature de Vitrezay
Saint-Sorlin-de-Conac
ouvert tous les jours, entrée libre 05 46 49 89 89
Restaurant et hébergement :
05 46 86 47 58 05 46 48 12 11
CPIE Médoc
visite des marais du Logit et du Conseiller,
Le Verdon-Sur-Mer
05.56.09.65.57
Ile Nouvelle
animations nature le dimanche de mai à septembre ;
les mercredis et samedis pendant les vacances
d’été au départ de Blaye et de Cussac-fort-Médoc.
Autres départs de Bordeaux et de Vitrezay.
Office de tourisme de Blaye :
05 57 42 12 09
Bordeaux River Cruise :
05 56 39 27 66
Camping de la Rainette,
Mortagne-sur-Gironde
05 46 90 50 91
Domaine du Meunier,
05 46 97 75 10,
La Rive,
05 46 97 85 79
Récoltes de paysages et saveurs
De chais en coteaux,
pauses épicuriennes
Ouvrir l’œil,
goûter le silence
Marchés gourmands,
tous les mercredis soirs
de l’été à partir du 21 juin.
La Maison du Douanier,
05 56 41 35 25
Coups de cœur
Gauriac
Accueil à la Ferme de la Gravelle, Mortagne -sur-Gironde
Château Lamothe-Bergeron
Animations paraboles à Terres d’Oiseaux
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Mairie de Saint-Christoly
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Phred
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Franck Prével / CARA
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Andy Julia
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Terres d’Oiseaux
©
Régine Boisseau / Ferme de la Gravelle
Terre
d’ accueils