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www.estuaire-gironde.frItinérance
C’est une terre plate à l’horizon ouvert, du côté des marais du Nord Gironde
ou du Médoc. C’est une terre de coteaux, parfois escarpée sur la côte
charentaise et vers Bourg. C’est une terre entre ciel et eau, entre vignes
et roselières, un bout du monde qui parfois se fait île. Cet espace, c’est
l’Estuaire, gigantesque, majestueux, aux paysages changeants. Au milieu
de cet espace naturel unique, les visiteurs n’ont que le choix des armes
pour l’arpenter. Les offices de tourisme et pôles nature recensent toutes
les offres : des visites des marais avec guides naturalistes aux balades
à cheval, des vélos électriques aux balades contées, des escapades en
bateau aux tours en calèche.
On peut par exemple en faire le tour d’un coup de pédale, comme Dabitch
et Goussard, l’un journaliste, l’autre photographe. De leur remontée
parallèle vers Bordeaux en 2013, ils ont fait un livre «
L’adieu au fleuve
».
Ce déplacement lent leur laisse le temps de faire le plein de paysages et
sensations.
« Je reviens avec le silence des marais et des ciels chargés,
des paysages vastes comme les bouts du monde et des ombres à portée
de main »
, écrit Christophe Goussard. Comme pour marcher dans les roues
de ces deux arpenteurs, une nouvelle route cycliste, le Canal des deux
mers à vélo, s’élance depuis la saison dernière de Royan à Sète. Un tracé
avec étapes, longeant les côtes crayeuses de Charente-Maritime, avant de
pénétrer dans les marais du Nord Gironde, traverser le fleuve à Blaye, et
continuer la route jusqu’à Bordeaux.
S’il existe une vertu du promeneur, c’est celle de la flânerie, du temps
relâché, de l’attention aux choses qui l’entourent. Qu’il choisisse la
montgolfière, apparue récemment autour de l’Estuaire (dans le Médoc et
le Blayais) ou accorde sa marche au train d’un âne bâté dans les prés
salés de Mortagne, la lenteur aiguise son sens de l’observation et de
la rencontre. Le plaisir résiderait ainsi dans l’art de prendre son temps,
d’avancer le nez au vent, de scruter cet horizon terre-mer si emmêlé,
d’admirer les silhouettes graciles des carrelets, de suspendre son souffle
lors d’un vol de hérons, de frapper à la porte d’un vigneron pour visiter ses
chais. En un mot, de s’imprégner d’un territoire.
Les arpenteurs
des rives
L’Estuaire s’apprivoise toujours mieux au
ralenti. Ensuite, tout est question de point de
vue. Depuis une montgolfière, on comprend
son étendue, sa puissance. À vélo, à pied ou
à trottinette, on mesure l’activité humaine, la
pêche dans les petits ports, la faune et la flore
des marais. Tout ce qui nous aurait échappé,
si nous étions allés plus vite. Invitation au
ralentissement et à l’observation, en
balade le long du fleuve Gironde.
Stéphanie Pichon
© T.Girard/SMIDDEST
Sur le Canal des 2 mers, une étape à Mortagne s'impose