Background Image
Previous Page  12 / 16 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 12 / 16 Next Page
Page Background

12

Retrouvez plus d’articles et d’infos pratiques sur

www.estuaire-gironde.fr

Itinérance

C’est une terre plate à l’horizon ouvert, du côté des marais du Nord Gironde

ou du Médoc. C’est une terre de coteaux, parfois escarpée sur la côte

charentaise et vers Bourg. C’est une terre entre ciel et eau, entre vignes

et roselières, un bout du monde qui parfois se fait île. Cet espace, c’est

l’Estuaire, gigantesque, majestueux, aux paysages changeants. Au milieu

de cet espace naturel unique, les visiteurs n’ont que le choix des armes

pour l’arpenter. Les offices de tourisme et pôles nature recensent toutes

les offres : des visites des marais avec guides naturalistes aux balades

à cheval, des vélos électriques aux balades contées, des escapades en

bateau aux tours en calèche.

On peut par exemple en faire le tour d’un coup de pédale, comme Dabitch

et Goussard, l’un journaliste, l’autre photographe. De leur remontée

parallèle vers Bordeaux en 2013, ils ont fait un livre « 

L’adieu au fleuve

 ».

Ce déplacement lent leur laisse le temps de faire le plein de paysages et

sensations.

« Je reviens avec le silence des marais et des ciels chargés,

des paysages vastes comme les bouts du monde et des ombres à portée

de main »

, écrit Christophe Goussard. Comme pour marcher dans les roues

de ces deux arpenteurs, une nouvelle route cycliste, le Canal des deux

mers à vélo, s’élance depuis la saison dernière de Royan à Sète. Un tracé

avec étapes, longeant les côtes crayeuses de Charente-Maritime, avant de

pénétrer dans les marais du Nord Gironde, traverser le fleuve à Blaye, et

continuer la route jusqu’à Bordeaux.

S’il existe une vertu du promeneur, c’est celle de la flânerie, du temps

relâché, de l’attention aux choses qui l’entourent. Qu’il choisisse la

montgolfière, apparue récemment autour de l’Estuaire (dans le Médoc et

le Blayais) ou accorde sa marche au train d’un âne bâté dans les prés

salés de Mortagne, la lenteur aiguise son sens de l’observation et de

la rencontre. Le plaisir résiderait ainsi dans l’art de prendre son temps,

d’avancer le nez au vent, de scruter cet horizon terre-mer si emmêlé,

d’admirer les silhouettes graciles des carrelets, de suspendre son souffle

lors d’un vol de hérons, de frapper à la porte d’un vigneron pour visiter ses

chais. En un mot, de s’imprégner d’un territoire.

Les arpenteurs

des rives

L’Estuaire s’apprivoise toujours mieux au

ralenti. Ensuite, tout est question de point de

vue. Depuis une montgolfière, on comprend

son étendue, sa puissance. À vélo, à pied ou

à trottinette, on mesure l’activité humaine, la

pêche dans les petits ports, la faune et la flore

des marais. Tout ce qui nous aurait échappé,

si nous étions allés plus vite. Invitation au

ralentissement et à l’observation, en

balade le long du fleuve Gironde.

Stéphanie Pichon

© T.Girard/SMIDDEST

Sur le Canal des 2 mers, une étape à Mortagne s'impose