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DEPARTEMENT DE LA CHARENTE MARITIME

Jonction cyclable du Chemin de Royan et mise en sécurité des cheminements doux de la Route de la Fouasse (RD141E4 et RD 268)

ETUDE D'IMPACT

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Les ZNIEFF de type II

Dans le périmètre d’étude éloigné, deux ZNIEFF de type II sont recensées. Les descriptions sont issues des fiches ZNIEFF

disponibles sur le site de la DREAL Nouvelle Aquitaine.

ZNIEFF « Presqu’île d’Arvert »

qui est traversée par la zone d’étude immédiate.

Entre l’estuaire de la Gironde au sud et celui de la Seudre au nord, la presqu’île d’Arvert forme un imposant promontoire

s’avançant dans l’océan en direction de l’île d’Oléron, dont elle n’est séparée à marée basse que par les quelques centaines de

mètre du pertuis de Maumusson. Il s’agit pour l’essentiel d’un important système de dunes sableuses fossiles, bordé sur sa

façade est par diverses alluvions récentes d’origine fluviatile ou marine et venant "mourir" vers le sud, au niveau de St-Palais,

sur les calcaires crétacés de la "Grande côte" et des conches du pays de Royan. Autour de la grande forêt de Pin maritime et

Chêne vert qui constitue le noyau central de la zone, viennent se greffer plusieurs secteurs périphériques, d’aspect paysager

bien différent et dominés par des habitats spécifiques, objets eux-mêmes de ZNIEFF particulières : baie de Bonne Anse à

l’ouest, avec ses vasières et ses prés salés, marais tourbeux de Bréjat enclavé dans la zone centrale et, en lisière ouest, un

chapelet de zones humides où le marais de St-Augustin occupe une place prépondérante. Malgré une pression humaine

estivale très importante due au fait que la presqu’île d’Arvert constitue un des pôles touristiques majeurs du littoral charentais,

génératrice de perturbations et dégradations diverses, la zone possède un intérêt biologique exceptionnel qui se révèle, entre

autres, par le nombre très élevé d’espèces animales et végétales rares ou menacées recensées à ce jour.

Les habitats les plus riches pour la faune sont sans conteste les zones humides bordant la forêt : la baie de Bonne Anse s’avère

ainsi être un site régional majeur pour l’avifaune alors que les marais intérieurs hébergent des espèces aussi précieuses que la

Loutre d’Europe, un des mammifères les plus menacés de France, ou la Cistude d’Europe, seule tortue d’eau douce de la

faune française. Le tissu forestier lui-même abrite une population diversifiée de Rapaces et certains Reptiles peu communs.

Sur le plan botanique, tous les milieux possèdent leur cortège d’espèces remarquables ; dunes à Linaire à feuilles de thym,

marais tourbeux à Aloès d’eau, fourrés à filarias ou cistes, prairies humides à Orchis des marais, pelouses décalcifiées à

Romulée, lisières à Astragale de Bayonne juxtaposent sur une surface relativement réduite des cortèges végétaux d’origine

biogéographique bien différente où l’influence méditerranéenne, prédominante sur les sols sableux, cède la place dans les

marais tourbeux à une flore "froide" dont les représentants semblent cependant en net déclin depuis le siècle dernier (plusieurs

espèces du marais de Bréjat, signalées il y a une centaine d’années, semblent avoir disparu).

ZNIEFF « Marais et vasières de Brouage - Seudre - Oléron

» située à environ 1,5km la zone d’étude immédiate.

Entre l’estuaire de la Loire au nord et celui de la Gironde au sud, le complexe marais de Brouage-marais de Seudre est le plus

méridional des 4 grands marais arrière littoraux qui jalonnent la côte du centre-ouest. Comme ses homologues, il doit sa

naissance au remblaiement lors de la transgression flandrienne d’un ancien golfe profond creusé dans les calcaires secondaires

par des alluvions fluvio-marines qui sont à l’origine de la formation du "bri", ce sol argileux et salé, très compact, qui forme le

substrat de tous ces marais. Par souci de cohérence, les marais saumâtres situés de l’autre côté du Coureau d’Oléron, sur la

façade est de cette île, sont également inclus (continuité spatiale, liens fonctionnels, échanges de faune). A l’intérieur de ce

périmètre, la zone regroupe un échantillon typique des milieux estuariens centre-atlantiques : vasières tidales, prés salés,

marais salants abandonnés ou partiellement reconvertis pour l’aquaculture, cordons dunaires vivants ou fossiles, fleuve

soumis aux marées, prairies naturelles plus ou moins humides selon leur microrelief, le tout sillonné par un dense réseau de

fossés, de chenaux et d’étiers. Ainsi défini, ce complexe de marais présente un intérêt biologique exceptionnel, tant par

l’originalité et l’étendue de ses habitats que par la richesse de sa faune et de sa flore qui recèlent un nombre très élevé

d’espèces patrimoniales.

En ce qui concerne les espèces animales, l’avifaune est le groupe le mieux connu et aussi probablement le plus riche : chaque

année, les vasières et milieux associés de la zone accueillent ainsi en migration et en hivernage plus de 20 000 oiseaux d’eau

(critère définissant une "zone humide d’importance internationale") alors que les prairies intérieures constituent le site de

nidification pour de nombreuses espèces rares ou menacées. Les fossés, quant à eux, sont le refuge de la Loutre d’Europe, un

mammifère menacé en France, et de la Cistude d’Europe, seule tortue d’eau douce de la faune française. Encore

imparfaitement recensés, les Invertébrés comptent aussi plusieurs espèces rares parmi les libellules, les papillons de jour et les

coléoptères.

Avec 50 espèces rares ou menacées, la flore n’est pas moins riche : les cordons dunaires et les dépressions longuement

inondables des prairies constituent les biotopes les plus riches mais les prés salés et les mares temporaires abritent également

une flore remarquable dont la survie dépend étroitement du maintien d’une gestion raisonnée et durable des milieux.

Figure 34 : Localisation des ZNIEFF de type II