Magazine du Département de la Charente-Maritime N°87

L'histoire / 27 D'Échillais à Marennes Nostalgique, l’écolier rochefortais l’était aussi de ces yoles et petites embarcations qui lui permettaient de franchir le paisible fleuve à Martrou, avant que le pont transbordeur n’enjambe le cours d’eau. Sur l’autre rive : Echillais et tous ces jeudis passés à La Limoise(2), chez des amis de ses parents, et Lucette, leur fille considérée comme une grande sœur. « Toute mon enfance est intimement liée à ce petit coin du monde. » affirmera-t-il plus tard, persuadé aussi que c’est là, dans cette ambiance bucolique qu’il éprouva ses premières sensations de « pays exotiques et sauvages ». Célébrant le centenaire de la disparition de Pierre Loti, la Ville de Rochefort a fait de 2023 une année où un hommage* sous forme de spectacles vivants, d’expositions, de conférences, de commémorations... sera rendu au plus célèbre des Rochefortais. 2025 constituera un autre moment fort pour cette Ville d’Art et d’Histoire, avec la réouverture de la maison Pierre-Loti, qui bénéficie actuellement d’une restauration complète, à l’intérieur comme à l’extérieur, pour un coût total de 15 millions d’euros (dont 1,5 million pris en charge par le Département). *Tout le programme à jour et détaillé sur www.maisondepierreloti.fr année Loti à Rochefort 4 5 2 Cap ensuite sur Saint-Porchaire et « Fontbruant »(3), surnom donné à la maison de Marie Viaud-Bon, sa sœur, où l’adolescent, puis le jeune homme, passa plusieurs étés et y rencontra son premier amour, et une demeure du XVIIe siècle, point de départ d’escapades multiples au cœur du vallon de l’Epine et au pied d’un vieux monument alors clos et mystérieux : le château de La Roche-Courbon(4). À Marennes(5), s’est ensuite établi le couple Bon, Pierre Loti appréciera tout particulièrement le « vieux clocher » dont il récupérera les pierres d’anciennes baies pour la salle à manger gothique de sa maison de Rochefort. Jusqu'à Oléron De l’autre côté du pont, voilà Oléron, une île sur laquelle Pierre Loti se rendra à de nombreuses reprises, se promenant notamment dans la forêt des Saumonards et les villages de SaintGeorges-d’Oléron et de Sauzelle, avec ses maisonnettes « blanchies comme celles des Arabes et où des aloès, grands comme ceux d’Algérie, poussent dans les jardinets. » Terre de ses ancêtres maternelles, Saint-Pierred’Oléron constitue la villégiature éternelle de cet homme aux multiples facettes, qui demandera à être enterré au fond du jardin d’une demeure familiale qu’il avait rachetée et surnommée la Maison des Aïeules(6). 3 6 2023 © Pascal Baudry © Pascal Baudry

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