Dossier de demande de dérogation espèces et habitats protégés

59 Contournement de Cozes – Dossier de demande de dérogation au titre de l’article L.411-2 du Code de l’environnement NOVEMBRE 2022 – BIOTOPE IV.6 Chiroptères Pour rappel, en 2014, l’expertise de terrain des chiroptères avait été menée sur l’aire d’étude rapprochée. Quelques transects ciblés avaient été réalisés au sein de l’aire d’étude éloignée. En 2019, un complément d’inventaire a été réalisé sur une parcelle en particulier. En effet, l’occupation du sol a changé depuis 2014 : la parcelle est passée d’un boisement à une parcelle avec quelques arbres isolés et en bordure, à proximité de la route existante, une zone de friche. IV.6.1 Espèces recensées sur l’aire d’étude En 2014, 12 espèces de chiroptères avaient été recensées : la Pipistrelle commune Pipistrellus pipistrellus, la Pipistrelle de Kuhl Pipistrellus kuhlii, la Barbastelle d’Europe Barbastella barbastellus, la Sérotine commune Eptesicus serotinus, la Noctule commune Nyctalus noctula, la Noctule de Leisler Nyctalus leisleri, le Minioptère de Schreibers Miniopterus schreibersi, le Murin de Daubenton Myotis daubentonii, le Murin de Natterer Myotis nattereri, l’Oreillard gris Plecotus austriacus, le Grand Rhinolophe Rhinolophus ferrumequinum, le Petit Rhinolophe Rhinolophus hipposideros. De plus, deux paires d’espèces n’avaient pu être déterminées de façon certaine : le Murin à oreilles échancrées/Murin d’Alcathoe Myotis emarginatus/Myotis alcathoe et le Grand Murin/Petit Murin Myotis myotis/Myotis blythii. Cinq groupes d’espèces restaient également indéterminés : les groupes des Murins sp. Myotis sp., des Oreillards sp. Plecotus sp., des Pipistrelles sp./Minioptère de Schreibers Pipistrellus sp./Miniopterus schreibersi, des Pipistrelles sp./Vespère de Savi Pipistrellus sp./Hypsugo savii et des Sérotines sp./Noctules sp. Eptesicus sp./Nyctalus sp. Parmi ces groupes, il est néanmoins possible de déterminer les espèces les plus probables sur le site, à savoir la Pipistrelle de Nathusius Pipistrellus nathusii, l’Oreillard roux Plecotus auritus et le Murin à moustaches Myotis mystacinus. En 2019, lors d’inventaires complémentaires, 7 espèces de chauves-souris ont été inventoriées au niveau de la parcelle, au nord-ouest de l’aire d’étude : la Pipistrelle commune Pipistrellus pipistrellus, la Pipistrelle de Kuhl Pipistrellus kuhlii, la Barbastelle d’Europe Barbastella barbastellus, la Sérotine commune Eptesicus serotinus, la Noctule de Leisler Nyctalus leisleri, le Minioptère de Schreibers Miniopterus schreibersi, le Murin de Daubenton Myotis daubentonii. Parmi ces groupes, il est néanmoins possible de déterminer les espèces les plus probables sur le site, à savoir la Pipistrelle de Nathusius Pipistrellus nathusii, l’Oreillard roux Plecotus auritus et le Murin à moustaches Myotis mystacinus. À noter que le Vespère de Savi Hypsugo savi n’est pas mentionné comme étant présent en Poitou-Charentes (Atlas des mammifères de Poitou-Charentes, 2008). Elle n’est pas présente au sein de l’aire d’étude. Notons également la récente découverte d’une espèce supplémentaire en France : le Murin cryptique (Myotis crypticus). En effet, il a été distingué en février 2019 du Murin de Natterer (Myotis nattereri). Ce que l’on nommait jusqu’alors Murin de Natterer est en fait un complexe d’espèces, duquel plusieurs espèces sont en cours de description (source : CPEPESC, SFEPM) : - Le Murin de Natterer au sens strict ; - Le Murin cryptique, jadis dénommé Murin Sp. « À » ; - Le Murin Sp. « B », décrit également en 2019 pour le nord-ouest de l’Afrique qui se nomme aujourd’hui 1 Les cris d’écholocation sont les sons émis par les chauves-souris pour se repérer dans leur environnement et obtenir des informations sur leur proie (taille, sens de déplacement, vitesse, forme, etc.). La plupart des chiroptères émettent ces cris par la bouche, à l’exception des Rhinolophes qui les émettent par le nez. Myotis zenati ; - Le Murin Sp. « C », qui évolue en Corse et qui ne porte pas encore de nom ; - Et le Murin d’Escalara, décrit en 2008, et qui n’est connu actuellement que dans le massif pyrénéen. La Charente-Maritime est une zone de chevauchement pour le moment entre le Murin de Natterer et le Murin cryptique. Ce dernier étant considéré actuellement comme potentiellement présent dans ce département. Actuellement, nous ne disposons pas suffisamment d’éléments pour définir ses statuts et enjeux du fait de sa récente découverte. Il n’existe pas encore de critères acoustiques distinctifs pour le déterminer sur le terrain. NB : Les Rhinolophes sont des espèces très difficiles à détecter (l’individu doit passer à quelques mètres seulement du matériel pour être « enregistré »). Par conséquent, le nombre de contacts est très souvent sous-estimé. Aussi, il est parfois difficile d’identifier les Oreillards, car ce groupe d’espèces n’émet que très peu de cris d’écholocation1. D’autre part, leurs cris sont parfois faibles et ne permettent pas de réaliser l’ensemble des mesures nécessaires pour arriver à l’identification certaine de l’espèce. Chez le groupe des Murins, les cris d’écholocation, très semblables entre les différentes espèces, rendent leur identification difficile. Par conséquent, pour un grand nombre de Myotis sp. contactés, leur identification n’a pu aller jusqu’à l’espèce. Leur nombre est donc légèrement sous-estimé.  La richesse chiroptérologique de l’aire d’étude est plutôt élevée. Toutes les espèces de chiroptères sont protégées en France au titre de l’article 2 de l’arrêté ministériel du 23 avril 2007 (modifié) fixant la liste des mammifères terrestres protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection (NOR : DEVN0752762A), protégeant les individus et leurs habitats de reproduction et de repos (sous conditions) : ainsi, l'ensemble des espèces contactées sur l'aire d'étude sont protégées.  Toutes les espèces de chiroptères sont donc protégées et susceptibles de constituer une contrainte réglementaire pour le projet. IV.6.2 Habitats d’espèces et fonctionnalité des milieux Les chauves-souris ne peuvent pas être classées par véritables cortèges, car une même espèce est capable d’utiliser plusieurs types d’habitats très différents au cours de son cycle de vie. Ainsi, elles sont présentées sous l’angle de leurs principales affinités écologiques sur l’aire d’étude :  Les milieux forestiers ;  Les milieux semi-ouverts à ouverts ;  Les milieux aquatiques ;  Les milieux anthropisés ;

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