référentiel ARBRE & PAYSAGE
éléments de contexte général STRUCTURATION & ORGANISATION DE L’ESPACE - ÉCHELLES, AMBIANCE & USAGE sommaire AMÉNAGEMENT - L’arbre & le végétal au cœur des projets Gestion - Préserver & valoriser l’existant Information - animation & promotion Contexte paysager du département La frange littorale, les îles & les marais Les vallées La plaine agricole d’Aunis & la campagne de la Saintonge du Nord Les forêts & les terres boisées Les paysages viticoles FI.1 Les quartiers historiques & les centres anciens FI.2 Les quartiers d’habitation FI.3 Les cours d’écoles & de collèges FI.4 Les espaces sportifs & récréatifs FI.5 Les zones d’activité FI.6 Les traversées de bourgs FI.7 Les cheminements doux FI.8 Les aires de stationnement FI.9 Les entrées de communes FI.10 Les parcs & jardins FI.11 Les espaces libres & interstitiels FI.12 Les franges, maillages & coulées vertes FI.13 Les espaces naturels FI.14 La frange littorale FI.15 Les rivières, cours d’eau & marais FI.16 La palette végétale FI.17 Les plantations en pleine terre FI.18 La végétalisation des espaces minéralisés FI.19 La végétalisation des bâtiments FI.20 La végétalisation des cimetières FI.21 Les plantes vivaces pour pérenniser le fleurissement FI.22 La haie bocagère dans le paysage communal FI.23 L’élaboration d’un plan de gestion différenciée FI.24 L’eau comme ressource FI.25 Le sol comme milieu vivant FI.26 Le patrimoine arboré FI.27 Le patrimoine arbustif FI.28 Le fleurissement participatif FI.29 Les jardins & vergers partagés FI.30 Les démarches artistiques en lien avec les espaces de nature FI.31 L’accompagnement au changement Bibliographie Glossaire Renaturation des villes & villages : enjeux, principes & bénéfices Conduire un projet de végétalisation Outils d'orientation & de planification conclusion Tous les mots suivis d'un astérisque (*) sont définis dans le glossaire
edito Littoral et marais, rivières et côteaux, forêts et plaines, villes et villages, notre Département regorge de paysages riches et variés, remarquablement préservés et dynamiques. Ces paysages du quotidien constituent des atouts et des opportunités de mobilisation particulièrement pertinentes pour les politiques publiques, et ce dans un contexte de forte mobilisation en faveur de la transition écologique, de la préservation des ressources naturelles, de l’adaptation aux changements climatiques et du bien vivre ensemble. Afin d’affirmer et d’amplifier son engagement, par la place à accorder à l’arbre, au végétal dans le paysage communal, par la nécessité d’accompagner les acteurs concernés, par l’importance de soutenir les initiatives, par la volonté de valoriser les actions, le Département s’est engagé en 2022 dans un plan Arbre et Paysage ambitieux pour une durée de 10 ans. Le Référentiel Arbre et Paysage s’adresse ainsi aux maires, élus, agents, professionnels de la filière du paysage, centres de formations, organismes et autres institutions. Il a été conçu comme un document adapté et transposable à toute situation. Les thématiques qui y sont présentées et leurs déclinaisons constituent des ressources efficaces pour conduire une réflexion et une stratégie d’intervention visant à qualifier le paysage communal, en apportant des éléments de contexte, en identifiant les enjeux, en précisant les modalités techniques, en présentant des exemples et références de qualité glanées sur l’ensemble du Département. Je sais votre attachement à notre territoire et l’intérêt que vous portez à son animation, sa valorisation et sa préservation. Le Référentiel Arbre et Paysage vous servira de guide utile pour avancer dans cette voie, en faveur de l’identité de notre Département et de l’amélioration du cadre de vie des Charentais-Maritimes. Sylvie MARCILLY Présidente du Département de la Charente-Maritime
RENATURATION DES VILLES & VILLAGES : ENJEUX, PRINCIPES & BÉNÉFICES Le Référentiel Arbre et Paysage a pour vocation d’encourager et de guider les communes et les acteurs du paysage du département de la Charente-Maritime dans leurs projets de végétalisation. Pendant longtemps, la prise en compte de la nature n’était pas prioritaire dans la démarche d’aménagement urbain, engagée au contraire par la consommation et l’effacement des espaces naturels et agricoles. Cette histoire et cet héritage font que nos villes et villages, conçus au départ pour être fonctionnels, sont aujourd’hui très fortement minéralisés et n’offrent pas la meilleure résilience face aux enjeux climatiques et environnementaux que nous subissons. Or, les crises climatiques et écologiques, qui menacent dorénavant les équilibres naturels à l’échelle mondiale et locale, nécessitent de changer rapidement notre regard et nos pratiques. L’intensification de la présence du végétal dans nos villes et villages répond à ces grands enjeux d’adaptation, et au-delà, elle est susceptible de rendre un grand nombre de services aux habitants comme aux visiteurs. L’arbre, le végétal ont toujours stimulé notre imaginaire et ils demeurent des sources d’inspiration majeures pour la création et l’expression artistique. Ainsi, la présence d’un arbre remarquable* agit comme un véritable révélateur et marqueur d’un site, d’un espace amplifiant l’impression de nature en ville. Magnifié, il favorise la prise de conscience de la nécessité de sa préservation. La présence d’arbres et leurs bénéfices sur la santé publique ne sont plus aujourd’hui à démontrer. Ce qui était une intuition au XIXe siècle a été confirmé par de très nombreuses études scientifiques. Ces bénéfices portent à la fois sur la santé physique, psychique et sociale. On note particulièrement l’effet bénéfique sur le stress, véritable fléau de l’espace urbain qui est précurseur de nombreuses pathologies (cancers, maladies cardiovasculaires…). Mais les effets positifs sur la santé sont bien plus nombreux et justifient également de végétaliser davantage notre environnement du quotidien. Enfin, un cadre de vie végétalisé, plus naturel est par ailleurs un facteur d’attractivité résidentielle et touristique d’une commune. Les bénéfices économiques peuvent être appréciables, notamment à travers la valorisation immobilière et la réduction des dépenses de structure comme celles liées à la gestion intégrée des eaux pluviales. Végétaliser, un choix à bénéfices multiples On le voit, végétaliser sa commune peut rendre de nombreux services cumulatifs. On plante souvent avec un seul objectif, mais finalement, c’est sur différents registres que l’investissement apporte des plus-values. Les solutions fondées sur la nature permettent enfin la mutualisation de différentes fonctions sur un même espace. Par exemple, un jardin situé sur un point bas est un espace d’agrément toute l’année, qui peut aussi servir de bassin d’orage pour des épisodes météorologiques rares, mais extrêmes. Les services rendus par la nature en ville Si nos villes et nos villages cherchent aujourd’hui à redonner une place plus importante à la végétation, et notamment à l’arbre, c’est parce que l’on redécouvre progressivement toutes leurs vertus. Que ce soit sur des aspects environnementaux, sociaux ou économiques, l’arbre et le végétal, et plus généralement la nature qu’ils symbolisent à travers leur image, sont de grands pourvoyeurs de services écosystémiques*. Chaque projet de végétalisation participe ainsi, à son échelle, à la lutte contre l’érosion de la biodiversité. Il permet également d’agir pour la dépollution de notre environnement, qu’il s’agisse du sol, de l’air ou de l’eau. Chaque espace planté joue un rôle dans le cycle hydrologique. Il est aujourd’hui possible de gérer de manière alternative l’ensemble du réseau pluvial par les aménagements paysagers. Cette eau, mise à disposition des végétaux, suivra en grande partie le processus d’évapotranspiration*, participant ainsi à la régulation climatique et au rafraîchissement. Les fonctions sociales et intégratrices de la nature en ville sont souvent moins connues, cependant tout autant essentielles. Des études montrent ainsi que la fréquentation des espaces verts est favorable à la socialisation des enfants comme des adultes. Un autre aspect insuffisamment valorisé est le fait que les espaces végétalisés, majoritairement publics dans les villes, représentent une des dernières offres de loisirs gratuits dans notre société marchande. On peut librement pratiquer du sport dans un parc, randonner en forêt, pique-niquer sur une pelouse ou lire sur un banc au bord de l’eau. Cette offre de loisirs libres et gratuits est un important facteur de paix et de cohésion sociale. Notre relation à l’arbre, au végétal et à la nature en ville ne porte pas uniquement sur des questions de connaissances par une approche seulement rationnelle, elle porte également sur un registre sensible et émotionnel. Mais pour beaucoup d’habitants, cette nature fait partie d’un décor urbain que l’on ne perçoit plus vraiment.
Rafraîchissement du climat urbain Maintien de la biodiversité Régulation de la qualité de l’air Absorption des polluants gazeux Production de pollen pour les insectes pollinisateurs Fourniture d’habitats et de nourriture Dépôt en surface des particules fines Paysage et cadre de vie Réduction des ruissellements Comestibilité Stabilisation des pentes Réduction de l’érosion de surface 2024 - ÎLÕ - D’après schéma du CEREMA RENATURATION DES VILLES & VILLAGES : ENJEUX, PRINCIPES & BÉNÉFICES Schéma sur les services écosystémiques* rendus par l'arbre et la nature en ville Une action à la portée de tous Participer à la végétalisation de sa commune est une action à la portée de tous. Les municipalités se doivent de montrer l’exemple, de convaincre de la nécessité de changer de vision sur la nature en ville, de la place à accorder à l’arbre et au végétal, d’initier, d’encourager et de valoriser les plantations participatives. La démultiplication des projets de végétalisation, dans le domaine public comme dans le domaine privé, est la meilleure garantie d’une transformation profonde et durable de l’environnement et de l’image de sa commune. EN SAVOIR PLUS Plante & Cité : Les Bienfaits du Végétal en Ville : https://www.nature-en-ville.com/sites/nature-en-ville/ files/document/2020-02/2013_07_EX_bienfaitsduvegetal%255B1%255D.pdf
Un projet paysager, ainsi qu’une stratégie d’aménagement et de végétalisation repose sur la recherche d’une cohérence entre la définition du projet municipal par les élus, sa mise en œuvre dans le cadre d’une programmation qui fait souvent intervenir maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre, et la gestion des réalisations par les agents territoriaux, les prestataires ou les habitants. Le rôle essentiel de maître d’ouvrage nécessite, pour la collectivité, la mise en place d’une organisation interne dédiée à la définition du projet, à sa mise en œuvre, à son animation, à son suivi et à son évaluation. Quelle que soit la taille de la commune et l’échelle de son territoire, cette démarche de projet favorise le travail en transversalité, une vision constructive et dynamique, le dialogue et l’appropriation des acteurs. conduire un projet de végétalisation Inscrire la démarche dans une logique d'ensemble La stratégie de végétalisation d’une commune doit s’intégrer dans un projet global d’aménagement du territoire. En ce sens, les élus doivent veiller à la réelle transversalité du projet et écarter le risque que les espaces verts en général, et la prise en compte du paysage, de l’arbre et du végétal en particulier, restent des sujets accessoires par rapport à d’autres domaines qui pourraient être réputés prioritaires. Les questions liées à la place du végétal, à la préservation des ressources, à la qualité et au confort de vie, au maintien de la biodiversité, et à la qualité générale des espaces doivent s’inscrire au cœur même des logiques d’aménagement, d’urbanisme, de voirie, de bâtiments et d’équipements, de valorisation et de promotion du territoire. Certes, la création d’un nouveau quartier, l’aménagement d’un espace public, la requalification d’une traversée de bourg, l’installation d’un nouvel équipement ne peuvent s’engager sans qu’une réflexion ait été menée, sur la qualité d’usage, sur les exigences environnementales attendues, sur les choix des matériaux et du mobilier mis en œuvre. Mais ces projets ne sauraient s’engager non plus sans que la réflexion n’ait été menée sur l’intégration du paysage, les services écosystémiques* rendus par les végétaux, la valeur ornementale des compositions, le confort de vie des habitants, et surtout, la capacité pour la collectivité d’entretenir l’aménagement mis en œuvre. Ainsi, quels que soient la taille de la commune et son contexte, cette exigence de qualité et de transversalité doit conduire la collectivité à réfléchir à la meilleure organisation de l’équipe municipale et des commissions chargées de l’aménagement du territoire. Associer l'ensemble des services et des agents Le pilotage du projet doit s’étendre à l’ensemble des différents services de la collectivité. Son succès repose sur leur implication et mobilise particulièrement les agents en charge des « espaces verts » et des « espaces de nature ». Selon la taille des communes, et notamment pour les plus petites, cette implication se limite souvent à l’employé communal en charge des espaces verts, et plus largement de l’espace public communal. Dans ce cas, en tant que principal acteur à la mise en œuvre du projet, et, surtout, de sa gestion, il contribue directement et presque exclusivement à sa pérennité et à sa réussite. Dans les collectivités plus importantes, cette exigence de transversalité conduit à rapprocher les différents services intervenant sur l’espace public (espaces verts, voirie, propreté, environnement et biodiversité, …). Certaines collectivités se sont dotées d’un bureau d’études en régie, assurant une cohérence d’approche et de conception sur l’ensemble des projets portés par la municipalité. Loin d’être en capacité de disposer d’une telle ingénierie interne, la majorité des communes doit cependant veiller à ce que : – la place du végétal soit abordée avec intérêt, de manière globale et intégrée à toutes les réflexions et tous les projets, – le projet d’aménagement et de végétalisation de leur territoire soit cohérent avec leur identité propre, – le projet soit porté et partagé par l’ensemble de l’équipe municipale, – le projet soit défini et conduit avec le ou les services techniques chargés de sa mise en œuvre et de sa gestion.
conduire un projet de végétalisation Logigramme des différentes phases de projet RÉALISATION - Pilotage - Coordination - Communication CLÔTURE - Livraison - Etat des lieux CONTRÔLE INTERMÉDIAIRE - Réunions - Vérifications SUIVI RETOUR D’EXPÉRIENCE - Gestion - Évaluation (bénéfices et/ou préjudices) -Améliorations CONCERTATION - Élus - Population - Services - Acteurs locaux PLANIFICATION - Ressources - Calendrier - Cahier des charges CONCEPTION - Enjeux - Objectifs - Moyens Communiquer Dès la phase d’élaboration du projet, l’obligation de transversalité induit une nécessaire communication qui doit s’instaurer à plusieurs niveaux. Au sein de l’équipe municipale : – diffuser et communiquer sur le projet auprès des élus et au sein de chaque commission. Entre l’équipe municipale, les services et les agents : – échanger sur la faisabilité et l’opportunité technique du projet, – s’approprier le projet, le soutenir et assurer sa pérennité, – être un facilitateur impliqué auprès de la population. Entre les services et les agents : – rechercher une cohérence et un appui des services et des agents dans la mise en œuvre du projet. Avec la population : – expliquer et hiérarchiser les enjeux locaux, et proposer une stratégie à entreprendre, – l’associer à la réflexion sur le projet, argumenter les choix effectués, justifier les aménagements mis en œuvre et faciliter leur appropriation, – améliorer le contenu du projet et faciliter sa réalisation en y associant, dès l’origine, et aux côtés de la municipalité, le plus grand nombre d’acteurs concernés.
outils d'orientation & de planification Même s’il s’inscrit dans un cadre communal, le projet d’aménagement et de végétalisation, et plus largement le projet de paysage, ont tout intérêt à prendre en considération les réflexions en amont menées à des échelles territoriales plus larges. Les documents d’orientation et de planification méritent d’être regardés dans la mesure où ils peuvent comporter des préconisations ciblées sur le territoire concerné. Imbrication des échelles Un même enjeu d’aménagement trouve sa pertinence quand il intègre toutes les échelles du territoire : de l’échelle nationale, à la Région, au département, à l’intercommunalité puis la commune pour concrétiser sur une ou plusieurs parcelles. Des allers-retours sont nécessaires pour mettre en cohérence toutes les ambitions et pour mesurer les impacts à tous les niveaux. Echelle nationale Echelle Régionale Echelle départementale Echelle communale & intercommunale Lois Grenelle II Code de l'urbanisme et Code de l'Enviironnement SRCE -Schéma Régional de Cohérence Ecologique SRADDT - Schéma Régional d'Aménagement et de Développement Durable et Territoire Politiques environnementales et agricoles (ENS*, AFAF*, ...) SCoT*, PLU*, PLUi*, Carte Communale 2024 - ÎLÕ
2024 - ÎLÕ outils d'orientation & de planification Les étapes clés pour passer à l’action identifier et comprendre le paysage EIE* traduire le projet de paysage dans un cadre réglementaire zonage - règlement - oap* mettre en œuvre son projet de paysage dans et au-delà du plu élaborer le projet politique padd* Schéma de la déclinaison du projet de paysage dans les documents d'urbanisme 1 2 3 4 Démarche de paysage de projet - Élaborer une méthode adaptée à sa géographie, ses moyens pour identifier et comprendre le paysage communal, - Prendre en compte les démarches d'échelle supérieure (celles du SCoT ou réalisées au niveau régional), - Déterminer et caractériser les continuités paysagères à l'échelle du territoire, - Identifier et hiérarchiser les enjeux. - Construire un projet d'aménagement et de développement durable qui intègre les qualités et potentalités paysagères du territoire, - Définir des orientations pour préserver et qualifier les éléments du paysage communal. - Mettre en œuvre les éléments du PLUi (instruire des permis de construire, ...), - Suivre / évaluer le PLUi (indicateurs de suivi et d'évaluation du projet, ...), - Restaurer et gérer les milieux naturels (plan de gestion, programme de restauration, gestion différenciée des espaces verts, ...), - Sensibiliser la population, les acteurs (auprès de scolaires, grand public, ...), - Améliorer les connaissances (inventaires naturalistes, participatifs, ...). - Traduire dans le zonage et par un règlement adapté les éléments du paysage, - Définir une ou des OAP thématiques sur un ou des secteurs intégrant ces enjeux.
ÉlÉmentS de contexte général
2024 - ÎLÕ CONTEXTE PAYSAGER DU Département Carte des entités paysagères de la Charente-Maritime SAINTES JONZAC ROYAN ÎLE D’OLÉRON ÎLE DE RÉ ÎLE MADAME ÎLE D'AIX SAINT-JEAN-D’ANGÉLY CHARENTE DEUX-SÈVRES VENDÉE GIRONDE DORDOGNE LA ROCHELLE ROCHEFORT Frange littorale et îles Campagnes et plaines Vallées Marais Forêts et terres boisées
CONTEXTE PAYSAGER DU Département Les entités paysagères de la Charente-Maritime sont étroitement liées à l’histoire et au développement du département. Le dessèchement des marais, l’ancrage de l’élevage et de la viticulture, puis l’apparition du tourisme et des grandes cultures céréalières ont façonné petit à petit ses paysages. Littoral, canaux et marais, plaines céréalières et coteaux viticoles, forêts alluviales et forêts dunaires forment et marquent aujourd’hui le paysage de la Charente-Maritime. La frange littorale, les îles & les marais La singularité et la richesse de ce territoire proviennent de la grande diversité des paysages du littoral. L’archipel charentais, composé des îles Madame, Aix, Ré et Oléron, forme un point d’intérêt pour de nombreux visiteurs et influence fortement l’attractivité résidentielle et le développement touristique. Le changement climatique met en évidence de nouveaux enjeux pour le territoire (lutte contre l’érosion côtière, contre les risques de submersion et la salinisation des marais littoraux) et fait émerger de nouvelles dispositions pour s’adapter. Des aménagements favorisent le maintien et la pérennité des cortèges végétaux et des écosystèmes associés. La vision de la frange littorale de demain doit être synonyme d’adaptation : un paysage varié où le regard porte loin, où les champs d’expansion de l’eau participent à la protection des milieux, des biens et des personnes. Les vallées Les vallées de la Charente-Maritime offrent un environnement favorable à l’installation de nouveaux habitants, avec des villes comme Jonzac, Pons, Saint-Jean-d’Angély, Saujon, Saintes, et Rochefort, situées le long de rivières et de fleuves. Chaque vallée présente une variété de paysages et un patrimoine architectural liés à la présence de l’eau. Leur atmosphère est marquée par les boisements alluviaux, le réseau bocager, véritables richesses environnementales à préserver. Ces structures arborées jouent un rôle crucial dans la préservation de la ressource en eau, la régulation du climat local et la protection de la biodiversité et des milieux associés. Les dynamiques de régénération naturelle permettent de répondre aux effets du dérèglement climatique (stress hydrique, maladies et ravageurs, …), de diversifier et d’enrichir les milieux et de reconstituer des éléments du paysage du passé. La plaine agricole d’Aunis & la campagne de la Saintonge du Nord Les paysages de la plaine agricole d’Aunis, calcaires, ouverts, et dépourvus de relief, offrent un environnement favorable aux cultures céréalières. Les vastes ouvertures sur le paysage mettent en exergue les bourgs en pleine expansion, les équipements et installations qui deviennent de véritables points de repère (éoliennes, silos, franges péri-urbaines, …). Cette plaine, par son modèle agricole, offre peu d’éléments et de structures arborés, ralentissant les corridors et les continuités écologiques. Mais plus au nord, le paysage, tout en mouvement et en relief accueille des ensembles arborés et un parcellaire adapté à une activité agricole moins extensive et plus diversifiée : élevage, arboriculture, viticulture et maraîchage. Cette plaine agricole, en pleine mutation, concentre les efforts des acteurs locaux pour restaurer le paysage rural en replantant des haies. Des aménagements aux effets bénéfiques pour faire face aux aléas climatiques, pour reconquérir les milieux et la biodiversité associée, pour requalifier des éléments de paysage et renforcer l’attractivité de ce territoire. Les paysages viticoles Les paysages viticoles, par leurs qualités souvent exceptionnelles, sont reconnus comme l’un des fleurons du patrimoine paysager national. Ainsi, au-delà de la dimension œnologique, les terroirs viticoles de la Charente-Maritime, les Terres de Champagne au nord de Jonzac et le Bocage viticole de la région de Mirambeau au sud, participent à la valorisation esthétique, historique, culturelle et environnementale du département. Même si les crises viticoles provoquent le changement de destination des parcelles, engendrant une mutation des paysages, les bourgs viticoles conservent une identité forte, marquée par leur organisation et les éléments du patrimoine (domaines, demeures, chais, …). Les forêts & les terres boisées À l’ouest, la forêt littorale de la Coubre, composée de pins maritimes et de chênes verts, souligne un paysage dunaire et la puissance de l’océan. Elle offre une multitude d’activités nature loin des plages et des stations. Ce paysage forestier se retrouve sur l’île d’Oléron (Saint-Trojan-les-Bains et Saint-Georges-d’Oléron) et sur la côte ouest de l’île de Ré (La Couarde-sur-Mer, Sainte-Mariede-Ré, …). À l’est du département, les terres boisées marquent l’identité d’un vaste territoire et forment un lien entre le nord et le sud, entre la « Marche boisée » et la « Double Saintongeaise ». Cet ensemble accueille une variété d’arbres alliant essences nordiques et méditerranéennes (chênes pédonculés, charmes et érables de Montpellier, …).
La frange littorale, les îles & les marais Le littoral constitue le point de contact entre la terre et l'océan. Bien que très diversifié, il est constitué principalement de dunes sableuses et de falaises rocheuses. La plupart de ces dernières sont reliées à des baies envasées, qui donnent une perception très lointaine de la mer avec la succession d'espaces d'estran. À marée basse, cette impression est d'autant plus marquée et révèle les dispositifs conchylicoles. Ces espaces ouverts, façonnés par l’eau et le vent, offrent de larges vues sur les paysages environnants, créant une perte de repères. Le littoral compte également les estuaires de la Gironde, de la Seudre et de la Charente, portes d’entrée de l’eau vers les marais. Dans ces estuaires, les carrelets créent une accroche entre terre et eau. Les îles et les presqu’îles Elles font aussi partie du littoral. L'île d'Oléron et l'île de Ré sont les deux plus étendues. Elles offrent des paysages insulaires constitués de plages de sable associées à des platières calcaires, des forêts de pins, et des vignes. Les marais salants participent également à leur structuration, et l'ostréiculture fait partie intégrante de l'économie de ces territoires. Toutefois, les paysages côtiers sont peu associés aux paysages intérieurs. Le cortège végétal est spécifique : roses trémières, tamaris, mimosas, ormes, pins parasols, chênes verts, cyprès, … Les presqu'îles, quant à elles, fonctionnent souvent avec les marais qui leur sont attenants. Ces affleurements rocheux forment un chapelet de petites îles. Fouras, par exemple, constitue la plus vaste des anciennes îles du marais de Rochefort. Si la végétation est plutôt atlantique, avec des boisements de chênes verts, elle est aussi agrémentée de témoins méditerranéens (mimosas, palmiers, agaves, …) qui cadrent le paysage. Une richesse faunistique et floristique Sur les dunes, les espèces végétales sont plutôt basses et buissonnantes, adaptées à la salinité, au sable et au vent. Un peu plus loin, on peut rencontrer des forêts dunaires ou littorales, véritables cordons de protection contre les vents marins et l'érosion, et outils de fixation des dunes. Pins maritimes et chênes verts peuplent principalement ces forêts et forment la transition entre le trait de côte et les terres. Celle d'Arvert constitue la plus importante forêt littorale du département (8 000 hectares) et forme une presqu'île. Soumises aux aléas climatiques, elles font l’objet de programmes de préservation. Des enjeux liés au changement climatique L’érosion du trait de côte et la submersion marine constituent les deux risques majeurs auxquels le littoral doit faire face. Ce dernier constitue donc un milieu fragile qu’il est nécessaire de protéger. Avec le changement climatique, ces risques sont accrus et menacent d’autant plus sa stabilité. Par ailleurs, le littoral est aussi un espace qui subit une forte pression urbaine et démographique en raison de son attractivité économique et touristique, comme on peut le voir avec la présence des stations balnéaires sur la côte ou les îles. L'urbanisation récente de la côte est freinée par l'érosion côté littoral, mais s'étend vers l'intérieur des terres sous forme d'espaces résidentiels péri-urbains. De plus, les établissements industriels et commerciaux s'éparpillent au sein du territoire, menaçant le maintien des paysages. Les marais de Rochefort Les Boucholeurs - Châtelaillon-Plage Parc naturel régional du Marais poitevin - Marais desséché - Charron Marais de Brouage – SaintSornin Pointe espagnole - La Tremblade Plage de Suzac – Saint-Georges-deDidonne Au large de Port-des-Barques, Île Madame Saint-Trojan-les-Bains
La frange littorale, les îles & les marais Marais Claires ostréicoles Les boisements soulignent parfois le contact entre terres hautes/basses Ports implantés au bord des canaux principaux Pression urbaine et touristique sur les littoraux Plages Marais désséchés - prés-salés Ancien marais asséché et cultivé (maïs) Tonnes et Carrelets Falaise morte Canal Digue Coiffe boisée Îles Anse Estuaire Presqu'île Presqu'île/ Terres hautes viticoles & céréalières Schéma interprétatif et de synthèse - La frange littorale, les îles & les marais ©2024 ÎLÕ D'après Atlas des paysages de la Charente-Maritime Les marais Les marais qui succèdent au littoral offrent de grands espaces ouverts, où les ensembles arborés forment des motifs discrets, mais tout de même présents, notamment en alignement, le long des routes et des canaux (saules, peupliers, tamaris,…). Le relief se résume aux jas et bosses qui animent la surface plate des marais. Chaque élément vertical s’impose au regard comme un repère majeur : arbre, monument, clocher, île et terre haute. Les lieux habités sont souvent implantés sur la terre ferme, renforçant le contraste entre les terres hautes sèches et les terres basses mouillées. C’est l’eau, douce ou salée, qui a façonné ces paysages, où les phénomènes d’envasement, d’assèchement et d’endiguement ont marqué les limites entre marais salants et prés-salés. Le réseau de canaux est essentiel au fonctionnement de ces marais, car il constitue son ossature et témoigne de l’influence prépondérante de la main de l’homme sur les paysages. Les espaces de marais mouillés constituent des réceptacles en eau de l'amont, où les bassins de retenue permettent d'éviter les inondations de l'aval. Les systèmes de drainage et d’irrigation, ainsi que l’amendement des sols, ont permis la mise en culture d’une partie des parcelles. Pourtant, la disparition de l’élevage bovin au profit de la production céréalière interroge sur l’état de préservation de ces milieux fragiles. Un phénomène et des ambiances observables au nord du département, dans le marais desséché du Parc Naturel Régional du Marais Poitevin, qui présente un grand paysage particulièrement plat et monotone. Le marais de Rochefort renvoie à cette même perception. L’envasement progressif et la déprise agricole génèrent également l’enfrichement et la fermeture progressive des paysages. Le maintien des grandes cultures et la fermeture des marais contraignent la richesse écologique propre à ces milieux, situés sur une zone géographique littorale, axe de migration majeur pour l’avifaune. Le marais de la Seudre, quant à lui, est tourné vers la mer et accueille plutôt l'ostréiculture. Ancien bras de mer encadré par les presqu'îles d'Arvert et de Marennes, il offre un paysage remarquable et constitue le territoire du doucin où se mélangent eaux douce et salée.
Les vallées Une succession de motifs paysagers Les vallées de la Charente-Maritime regroupent plusieurs motifs paysagers du département, et constituent des paysages traversants. Elles se distinguent par la présence de boisements alluviaux et de peupleraies le long des cours d'eau. L'étagement de la végétation depuis le fond de la vallée jusqu'aux plateaux organise les paysages. Par ailleurs, les villes et bourgs, généralement implantés en bord de rive, concentrent l'occupation humaine, le patrimoine lié à l’eau, les activités touristiques, ... Par leur faible relief et leurs paysages fermés, les vallées n’offrent que des vues resserrées, mais elles forment des scènes ponctuelles et des ambiances paysagères variées. Les vallons plus ou moins marqués, dégagent par moment de beaux points de vue. Au fil des pentes à l'inclinaison douce, les motifs paysagers se succèdent. En redescendant dans les vallées, les ambiances évoluent, la végétation propre aux paysages viticoles laisse la place à de la polyculture (cultures céréalières, prairies extensives, prés humides, vergers et maraîchage). Les parcelles juxtaposées y sont de moyenne dimension, découpées par un réseau de haies qui constituent un maillage bocager plus ou moins dense et diversifié. Ces entités sont au cœur des représentations paysagères locales et sont largement représentées dans l'iconographie du territoire (poésie, peinture, photographie). Une diversité de milieux Les perceptions sont rythmées par les séquences végétales répétitives. Les ripisylves* sont denses et couvrent tout ou partie des cours d'eau. Les prairies, les cultures et les peupleraies se succèdent. La gestion et l'entretien des berges et des massifs de peupliers ont un impact sur la fermeture des paysages ou sur leur ouverture soudaine à l'occasion d'une exploitation des parcelles. La ramification des rivières favorise l’installation de milieux particuliers tels que les roselières, les prairies humides et les mégaphorbiaies*. Les frênes, aulnes et saules complètent le cortège floristique et participent à signifier la présence de l'eau. La végétation s'étage et évolue au fur et à mesure que l'on s'éloigne des rivières et de leurs affluents, pour remonter vers les coteaux viticoles plus secs (érable champêtre, noyer, aubépine, viorne lantane, …). Vallée de la Charente – Salignac-surCharente Vallée de la Charente – Port du Lys – Salignac-sur-Charente Vallée de la Charente – Port-d’Envaux La Boutonne – Courcelles L’Antenne - Le Seure Le Coran – SaintCésaire Vallée de la Seugne - Pons
Les vallées Méandres vaseux Coteaux doux et peu marqués Mosaïques cultivées Développement des friches et des prairies humides Concentration des villes en fond de vallée Plaines Bocage Profusion végétale en fond de vallée Marais Vallon humide Zone inondable Ripisylve généreuse avec motif de peupleuraies caractéristiques Cour d'eau peu visible Aval Amont Schéma interprétatif et de synthèse - Les vallées, principe d'organisation des paysages & ambiances traversées ©2024 ÎLÕ D'après Atlas des paysages de la Charente-Maritime Dans la vallée de la Boutonne, le motif omniprésent de peupleraie crée une géométrie et une régularité au milieu des openfields. Depuis la route, les troncs créent des jeux cinétiques. Plus la peupleraie est entretenue, plus le motif et le paysage seront remarquables. Lors des crues, ces alignements arborés se reflètent dans l’eau et présentent des ambiances enchanteresses. Les villages et bourgs dispersés dans ces vallées abritent un patrimoine remarquable souvent lié à l’eau et ses usages (moulins, passes, …). Ils constituent le point de départ de nombreux chemins de randonnée très appréciés.
La plaine agricole d’Aunis & la campagne de la Saintonge du Nord Une dominante agricole La plaine agricole d’Aunis présente un relief peu marqué, alors que la campagne Saintongeaise, plus à l’Est, est sensiblement plus vallonnée. Les vastes parcelles cultivées ouvrent sur de grandes et longues perspectives. Dans la campagne de la Saintonge du Nord, des prairies permanentes occupent certains fonds de vallée. La pratique de gestion traditionnelle, fauchage et pâturage, permet de préserver la vie du sol, la qualité des eaux et tend à maintenir une flore et une faune diversifiées. L’arbre et la haie, marqueurs du paysage La dominance des cultures céréalières, de colza et de tournesol, justifie la présence très discrète de l’arbre dans ce paysage résolument agricole. Les éléments arborés s’imposent alors comme des points de repère verticaux significatifs. Sillonnées par un réseau complexe de cours d’eau, les vallées, bien que peu marquées, sont lisibles et soulignées par la présence des formes arborées des ripisylves* aux motifs caractéristiques ainsi que par le réseau de haies bocagères qui en révèlent l’épaisseur. Ici, la végétation donne du volume à ce grand paysage particulièrement plat. Les quelques bosquets et boisements, en particulier le massif forestier de Benon, constituent le principal horizon boisé du nord du département. Quelques "lambeaux" de haies accompagnent les routes et délimitent les parcelles. Torxé Saint-Rogatien Le Terrier de Puyrolland Landrais
La plaine agricole d’Aunis & la campagne de la Saintonge du Nord Village compact et jardins / vergers en interface Grand paysage ouvert et cultivé Rares horizons boisés (Forêt de Benon) Vallée plus marquée par la végétation que par le relief Bocage et ripisylve Schéma interprétatif et de synthèse - La plaine agricole d'Aunis & la campagne de la Saintonge du Nord ©2024 ÎLÕ D'après Atlas des paysages de la Charente-Maritime L’influence de l’urbanisation Les villages aux façades blanches sont compacts, et articulés avec les paysages environnants par les jardins, les bosquets, les vergers et les murs d'enceinte qui forment une transition douce. Les lisières marquent le paysage, relient les habitats entre eux et accueillent une richesse écologique importante. Cependant, on ressent l'influence de l'agglomération avoisinante avec un phénomène de périurbanisation lointain, qui efface les limites entre cultures et urbanisation.
les forêts & Les terres boisées De forêts… Les forêts littorales (presqu’île d’Arvert, îles d’Oléron et îles de Ré) ont été plantées en zone de marais pour fixer les dunes du littoral dans la première moitié du XIXe siècle. Ce massif est composé de forêts domaniales et de forêts privées. Le pin maritime, seul à l’origine, est désormais accompagné de feuillus xérophiles* (chênes verts). Le tourisme et le camping y interfèrent fortement et la sensibilité aux incendies y est très élevée. La forêt de la Lande, située dans le sud-ouest du département, est le berceau du fleuve la Seudre. Cette vaste bande boisée de plus de 4 000 ha marque la transition entre les terres de champagne de l’arrièrepays et les paysages des bords de Gironde. Elle s’étend sur les restes d’une couche géologique sableuse, d’où la présence d’un cortège floristique différent de celui des paysages calcaires voisins. La vaste forêt de la Double Saintongeaise occupe tout le sud-est du département. De Montendre à la vallée du Lary, c’est le territoire des landes sableuses, où prédomine la culture du pin maritime. Plus à l’est, les reliefs se dessinent, les clairières agricoles apparaissent, et les vignes ponctuent le paysage. Avec la forêt domaniale de Chizé, la forêt d'Aulnay située dans le nord-est du département de la CharenteMaritime, faisait partie de l'antique sylve d'Argenson qui s'étendait des rives méridionales du golfe des Pictons, englobant la forêt de Benon, jusqu'en Angoumois dans les forêts de Boixe et de la Braconne, de part et d'autre de la vallée de la Charente. Cette immense forêt de 2 000 hectares servit longtemps de délimitation géographique, comme de frontière naturelle, entre les peuples celtes des Pictons, au nord, et des Santons, au sud. Parmi les peuplements de feuillus, les chênes pédonculés, rouvres, et pubescents représentent largement les deux tiers des essences présentes dans la forêt d'Aulnay. Les premiers préfèrent les sols profonds, les autres se sont facilement accommodés à des sols superficiels et calcaires. Mais l'arbre remarquable de cette forêt demeure sans conteste le hêtre. Avant la tempête dévastatrice de l'hiver 1999, les hêtraies représentaient 37 % des peuplements de la forêt domaniale d'Aulnay, soit 1 070 hectares. Ils étaient associés assez souvent aux charmes, notamment dans les parties les plus fraîches. Cette forêt relève du régime de l'Administration forestière, c’est-à-dire qu’elle est gérée directement par l’Office National des Forêts (ONF). La Double-Saintongeaise - Saint-Martin-de-Coux Forêt de la Haute-Saintonge Forêt de Benon Forêt littorale du nord de l’île de Ré
les forêts & Les terres boisées Relief vallonné Présence discrète des cours d'eau Alternance de boisements et clairières Mosaïque cultivée (prairies, champs, vignes) Fruitiers plantés dans les vignes Villages, hameaux et fermes isolées dans les clairières Chapelets de boisements continus et très découpés Pins plantés pour drainer les terres - devenus un motif caractéristique Milieux spécifiques (landes à molinie*, étangs,...) en fonction des sols (sables, argiles) Etang ponctuant la clairière et constituant une "scène" paysagère particulière Schéma interprétatif et de synthèse - Les terres boisées ©2024 ÎLÕ D'après Atlas des paysages de la Charente-Maritime …en terres boisées Dispersées sur l’ensemble du département, les terres boisées présentent des ambiances spécifiques, tant par l’organisation et la forme des massifs, que par la diversité des essences qui les composent (chênes, érables, châtaigniers, sorbiers, …). Les successions d’espaces boisés forment de grandes surfaces et, avec du recul, présentent un horizon dense, ponctué de vastes clairières cultivées. Ce frontage entre bois et espaces ouverts est marqué par de grands linéaires de lisières. D’une importante richesse floristique et faunistique, elles offrent nourriture, abris, lieux de nidification. Elles surlignent l'ambiance générale de cette entité paysagère. Ailleurs, les espaces boisés forment des chapelets très découpés, présentant quelques bosquets et sujets isolés. C'est là qu'on retrouve principalement les hameaux et les fermes, ainsi que des prairies, petits champs, parcelles de vignes, vergers et potagers qui les accompagnent. Les espaces boisés sont donc intimement reliés aux espaces ruraux, surtout visuellement, et participent pleinement à créer l'ambiance paysagère qui leur est propre.
Les terres du Cognac La Saintonge présente un relief légèrement vallonné, où les coteaux constitués de sols secs et calcaires, idéalement exposés au soleil, sont largement dédiés à la viticulture et à la production de cognac. Cela témoigne de l'importance de l'activité viticole dans la région avec des terroirs emblématiques tels que la Champagne Charentaise, bien qu’il arrive que certains coteaux soient partagés avec la polyculture. Les coteaux viticoles ondulés offrent des paysages très structurés et plus ou moins ouverts, où la vigne suit le relief. La trame arborée accompagne les cultures et apparaît sous forme de bosquets, de haies ou d’arbres fruitiers isolés. La discontinuité de cette trame participe à la structuration de la mosaïque paysagère sans en obstruer les vues. Quelques fermes isolées et hameaux ponctuent les plateaux viticoles et les clairières. Les villages, quant à eux, sont positionnés au creux des pentes ou sur les bords de plateaux. Sur les coteaux les plus raides, comme ceux de la Champagne Charentaise, les parcelles de vignes sont remplacées par des pelouses sèches, ponctuées de genévriers et d’orchidées sauvages, emblématiques des sols calcaires. Les coteaux des Borderies et des Fins Bois (entre Burie, Saint-Jean-d’Angély et Matha) présentent une structure paysagère similaire, bien que les Borderies constituent le secteur viticole le plus dense (environ 30% des cultures, contre 10% pour les Fins Bois). Le découpage des boisements crée de belles ouvertures et offre des vues larges en balcons sur la Champagne Charentaise au sud, le Pays Bas à l'est et la plaine de Saintonge au nord-ouest. La mixité et le juste équilibre entre vignes, boisements, patrimoine et bâti renforcent le caractère préservé de ce territoire. Le coteau de Gironde en surplomb Le coteau de Gironde, positionné en vis-à-vis du Médoc, est caractérisé par sa falaise "morte" en roche calcaire qui surplombe l'estuaire et composait l'ancien rivage. Cette falaise marque une limite franche entre les coteaux de polycultures et de vignes et les polders* et marais en contrebas. De nombreux vallons créent une succession de champs et de talus, enrichissant ainsi les ambiances paysagères. Les villages et hameaux sont positionnés en crête ou en pied de falaise. Les paysages viticoles Champagnac Saint-Thomas-de-Conac Sainte-Lheurine Réaux-sur-Trèfle Villars-les-Bois
Les paysages viticoles Sur le coteau, la vigne dominante accentue le relief et les perspectives, créant ainsi une mosaïque avec les cultures céréalières. Les boisements apparaissent quant à eux sous forme de bosquets ou d'arbres isolés, ponctuant le paysage. Le bocage viticole de Mirambeau ne comporte pas de spécificités majeures : les paysages sont ouverts. Les cultures céréalières de tournesols et les vignes, occupent la majeure partie du relief légèrement vallonné. Le maillage bocager épars et les massifs boisés continus forment des lisières qui relient les espaces ouverts entre eux. Ces lisières constituent des milieux riches en offrant protection, habitat, nidification et nourriture. Le Lary, entre vignes et franges boisées La région du Lary offre un paysage vallonné et une mosaïque de bois, champs, prairies et vignes. Le petit parcellaire donne un aspect jardiné au coteau, avec une diversité de couleurs et de textures. Les dégagements des vues sur les vallées sont amples mais souvent bordés de franges boisées qui resserrent les horizons. La vallée principale du Lary et ses vallons secondaires accentuent cet effet par la densité de la végétation, notamment au sud, où la trame boisée est plus continue. Les prairies et boisements occupent le fond de vallée, tandis que la végétation sur les reliefs est plus spécifique. On y retrouve une mosaïque de boisements de chênes et de châtaigniers. Les rares bourgs présents sont situés le long des grands axes de communication. Le reste du bâti se compose d'une architecture compacte et trapue aux façades blanches, située dans le repli des pentes, sous forme de hameaux ou de fermes isolées éparpillées. La partie sud du Lary reste la moins peuplée. Enfin, la richesse du patrimoine de pays (puits, fontaines, lavoirs, moulins à eau et à vent, ponts, …) offre aux regards attentifs un témoignage sur la vie quotidienne et le savoir-faire passé. Vallée identifiée par les boisements Boisements et prairies en fond de vallée Reliefs doux Vallons humides Coteaux et mosaïque de vignes et de champs cultivés Bosquet coiffant le sommet des buttes Motif des peupleraies caractéristique Des lisières très découpées avec formation de clairière ou "essart" * Schéma interprétatif et de synthèse - Les paysages viticoles ©2024 ÎLÕ D'après Atlas des paysages de la Charente-Maritime
Structuration & organiSation de l’eSpace. EchEllEs, ambiancE Et usagE
Rochefort - Place Colbert : située dans le cœur historique, cette place propose de vastes espaces végétalisés, ombragés et fleuris. Dompierre-sur-Charente : le bas bourg historique et les jardins qui débordent sur la rue. Les Touches-de-Périgny : iris, bergénias et valérianes ont pris place autour de ce vieux puits. FI.1 Les quartiers historiques et les centres anciens se caractérisent par des constructions d’époques souvent antérieures au XXe siècle. Ces quartiers reflètent un patrimoine architectural et culturel important, avec des bâtiments disposés de manière dense, construits selon des techniques traditionnelles et avec des matériaux locaux. Ces centralités impactent fortement l’image perçue par les usagers. Leurs qualités paysagères participent pleinement à un objectif de valorisation en favorisant le maintien d’une population résidentielle, d’une mixité sociale et d’une offre de commerces, de services et de loisirs. Toutefois, la disparité des pratiques, le manque de disponibilité du foncier et la densité des infrastructures et réseaux souterrains constituent parfois des obstacles au développement d’espaces publics paysagers dans les centres des communes. LES QUARTIERS HISTORIQUES & LES CENTRES ANCIENS Pourquoi végétaliser ces lieux ? Une démarche de végétalisation visera donc : - à améliorer l’attractivité et la portée touristique ; le végétal participant à identifier et à renforcer l’image et l’identité de la commune, - à requalifier les espaces, en profitant de toute la palette végétale (grimpantes, vivaces, arbres en cépée, …) - à favoriser le bien-être et le confort des personnes en créant des lieux apaisés et ombragés, - à impliquer les habitants et acteurs locaux dans des projets de plantations partagés, - à renforcer la trame verte et le maillage intraquartiers en faveur de la biodiversité. Contraintes spécifiques à la végétalisation des quartiers historiques et centres anciens La protection du patrimoine et son classement peuvent imposer des restrictions concernant les modifications extérieures, comme l’ajout de végétation sur les façades. Par ailleurs, les bâtiments en pierre, en bois ou en terre crue sont sensibles à l’humidité, ce qui doit être anticipé avant tout projet de végétation (racines envahissantes, infiltration d’eau). La densité urbaine et le manque d’espace peuvent générer des conflits d’usage sur la voirie. Il conviendra également d’anticiper les conditions d’entretien des végétaux installés dans ces espaces. D’un point de vue technique, la végétalisation des façades peut nécessiter un renforcement structurel des bâtiments anciens, augmentant les coûts du projet (voir fiche 19 : La végétalisation des bâtiments). De plus, les systèmes d’évacuation des eaux pluviales, souvent obsolètes dans ces quartiers, doivent être adaptés pour éviter les infiltrations ou les débordements causés par la végétation. Concernant les conditions de développement des végétaux, le choix des essences sera déterminant, compte tenu de la configuration urbaine (rues étroites et bâtiments hauts qui réduisent l’ensoleillement) (voir fiche 16 : La palette végétale).
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