DEPARTEMENT DE LA CHARENTE‐MARITIME PROJET DE CONTOURNEMENT NORD DE COZES DOSSIER DE DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE PARTIE 2 : ETUDE D’IMPACT 345/486 Mesure compensatoire zones humides – Cravans Enjeux écologiques Type d’habitat Zones humides. Description de site de compensation zones humides avant action écologique Les habitats présents sur le site de compensation comprennent : un boisement de Chêne, un fourré humide en roselière et un boisement marécageux. Le site est dans la plaine alluviale de la Seudre. Il est à environ 10 km du site impacté. Les raisons qui ont motivés le choix du site sont principalement la possibilité de restaurer une zone humide dégradée par le drainage et l’enfrichement et la fermeture importante des milieux. Historiquement, un examen des orthophotographies datant des années 1960 semble indiquer qu’une partie de la zone était une prairie avant d’être boisée pour la sylviculture dans les années 2000. Evaluation des fonctions L’évaluation des fonctions dans la zone humide est réalisée avec la méthode nationale d’évaluation des fonctions des zones humides (Gayet et al., 2016). Les enjeux sur ce territoire sont légèrement différents de ceux des zones humides impactées. En effet, il y a environ 10 km entre les deux sites, et le cours d’eau proche de la zone de compensation est différent, il s’agit de la Seudre. Fonctions hydrologiques et biogéochimiques La zone contributive s’étend sur 145.539 ha. Les pressions agricoles y sont relativement importantes puisqu’environ 30% de la zone contributive est constituée de cultures qui induisent vraisemblablement un apport modeste de sédiments et de nutriments. Les pressions anthropiques sont cependant très peu importantes. Ainsi, en termes de fonctions hydrologiques et biogéochimiques, il existe des opportunités de dénitrification, d’assimilation des nutriments grâce à la végétation, d’adsorption et de précipitations des nutriments dans le sol. Fonctions d’accomplissement du cycle biologique des espèces Le paysage autour du site est riche en termes d’habitats puisque 6 grands types d’habitats sont présents. Il est essentiellement constitué d’habitats boisés. De plus, il est constitué par ordre décroissant d’habitats agricoles, d’habitats anthropiques, d’habitats prairiaux, d’habitats aquatiques et de fourrés. La densité des corridors boisés dans le paysage est assez importante. Cependant, la densité des corridors aquatiques est bien moins importante. La trame verte est donc intéressante pour la faune et la flore, mais la trame bleue est moins fonctionnelle. A noter, que le linéaire d’infrastructures de transport est quant à lui très important, créant des barrières et des obstacles pour la faune et la flore. Ainsi, en termes de fonctions d’accomplissement du cycle biologique des espèces, il existe des opportunités assez fortes pour le site de réaliser les fonctions de support des habitats et de connexion des habitats mais amoindries par la densité importante d’infrastructures de transport. Mesures envisagées Objectif(s) Compensation des 2 555 m² de zones humides impactés par le projet. Surface à compenser : 1,5 fois la surface impactée (SDAGE Adour‐Garonne 2022‐2027), soit 3 833 m2, arrondie à 3 850 m2. Stratégie foncière Portage foncier par la SAFER et achat des parcelles par le Département de la Charente Maritime. Mesure compensatoire zones humides – Cravans Surface concernée par la mesure 3 850 m² Modalités d’intervention Le service des Infrastructures du Département a acquis le 30 juin 2021 la parcelle cadastrée ZP 54 sur la commune de Cravans d'une superficie de 5 ha comprise dans la ZNIEFF de type I du Bois Mou. Cette acquisition présente un double objectif : compenser le déboisement lié au projet par la mise en sénescence du milieu boisé de la parcelle qui représente 2,4 ha et compenser l'atteinte du projet sur les zones humides étant donné que 2,6 ha de la parcelle sont constitués d'un milieu fermé humide ou semi‐ouvert humide. L'acquisition de la parcelle va permettre d'éviter l'assèchement complet de ces zones humides. L'évolution naturelle tendrait à une fermeture totale du milieu et de fait un assèchement. Cet assèchement pourrait encourager l'extension de l'exploitation forestière. Le Département va s'attacher à restaurer et maintenir le caractère humide de ces milieux par une réouverture d'au minimum 3 850 m² (2 555 m² impactés x 1,5 (coefficient compensateur au niveau du SDAGE Adour‐Garonne)). Outre l'intérêt hydrologique, cette mesure présentera un intérêt écologique bénéficiant aux espèces des milieux ouverts, espèces ayant généralement un fort intérêt patrimonial. Résultats visés sur le site de compensation zones humides Fonctions hydrologiques et biogéochimiques Avant compensation écologique, les paramètres suivants sont à des niveaux très faibles pour réaliser les fonctions hydrologiques et biogéochimiques : ‐ Le pH du sol est neutre et donc défavorable à l’adsorption précipitation du phosphore, en revanche il est favorable à l’assimilation des orthophosphates par la végétation ‐ La densité importante des fossés profonds draine la zone et assèche le sol. Ainsi, en termes de fonctions hydrologiques et biogéochimiques, il existe des capacités modérées d’assimilation des nutriments et d’adsorption et de précipitation du phosphore, mais également des capacités modérées de captage et relargage de l’eau. Fonctions d’accomplissement du cycle biologique des espèces Avant compensation écologique, les paramètres suivants sont à des niveaux très faibles pour réaliser les fonctions d’accomplissement du cycle biologique des espèces : ‐ La pauvreté des grands habitats EUNIS ‐ Le très fort isolement des habitats de niveau 1, ‐ La présence de perturbations anthropiques importantes ‐ La présence d’espèces exotiques envahissantes. La faible contribution de ces paramètres à l’expression des fonctions résultent surtout des activités agricoles (sylviculture) sur le site qui ont conduit à un état de dégradation important des zones humides. Actions écologiques prévues Les paramètres à améliorer pour compenser la destruction de zones humides sont principalement en lien avec le cycle biologique des espèces. Les actions écologiques à mettre en place sur la zone compensatoire devront donc améliorer ces paramètres pour rétablir des fonctionnalités au moins équivalentes. Les actions écologiques prévues dans le cadre des mesures de compensation sont principalement proposées vu : ‐ Les enjeux sur le territoire dans lequel s’inscrivent le site impacté et la zone de compensation ; ‐ Les habitats à restaurer sur le site de compensation vu les habitats affectés par le projet ; ‐ Les causes de dégradations des écosystèmes sur le site de compensation ; ‐ Le drainage important de la zone de compensation.
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