Avis du CNPN

GREGE., 2023– Déviation Nord de Cozes : Compléments d’investigation visant les mammifères semi-aquatiques 17 - La destruction et/ou la dégradation d’habitats, - Le cloisonnement d’habitats et/ou des populations, - La mortalité en phase chantier, - La mortalité routière en phase exploitation de la déviation. VI.1. LA DESTRUCTION ET/OU LA DEGRADATION DES HABITATS Les habitats d’espèces sont limités au lit mineur et à la berge, compte tenu de l’état de dégradation des écoulements concernés. Toutes les mesures d’évitement ont été engagées sur ce projet pour éviter totalement les destructions ou altérations des habitats des mammifères semi-aquatiques : - Evitement des zones à enjeux avec 70% du tracé sur des voies existantes, - Evitement total du ruisseau de la Brousse, - Mise en place d’un ouvrage de type portique ouvert en béton armé (PIPO). Cet ouvrage présentera une ouverture de 6,00 m permettant de garantir qu’aucune intervention n’aura lieu sur une bande minimale de 5 mètres correspondant au lit mineur, à la pente des berges et au haut de berge. Il convient de préciser que le projet initial prévoyait à l’origine une ouverture de 5,00 m. Cependant, afin de totalement garantir l’évitement des habitats des espèces de mammifères semi-aquatiques, notamment en intégrant les fouilles pour l’ouvrage ou les emprises chantier, l’ouverture a été augmentée. Figure 12 : Représentation de l’ouvrage de franchissement de la Cozillonne Après accroissement des mesures d’évitement, les impacts résiduels sur les habitats des mammifères semi-aquatiques sont nuls. VI.1.1. Le cloisonnement des habitats et des populations L’ouvrage installé sur la Cozillonne, de par sa nature et dimensions, assure une totale transparence pour les mammifères semi-aquatiques grâce aux berges conservées et aux dalots associés pouvant être exploités par la petite faune (Figure 12). Suite aux mesures de transparence intégrées au projet, l’impact résiduel est nul. GREGE., 2023– Déviation Nord de Cozes : Compléments d’investigation visant les mammifères semi-aquatiques 18 VI.1.2.La mortalité par collision avec les véhicules VI.1.2.1. Franchissement de la Cozillonne La mortalité par collision routière est un facteur important de réduction des effectifs et une cause majeure de régression des Mammifères semi-aquatiques comme la Loutre ou le Vison d’Europe (Rosoux et Tournebize, 1995; Collectif, 2003). Pour ces espèces à effectifs réduits, chaque individu compte pour la population et tout impact individuel sera préjudiciable au maintien du noyau tout entier. La mortalité routière est due aux modes de déplacements de ces espèces qui ont plutôt tendance à vouloir cheminer sur des berges plutôt que de passer dans le courant induit bien souvent par une réduction de section au niveau des ouvrages hydrauliques. L’absence de berges sous un ouvrage oblige donc l’animal à grimper sur le talus puis à traverser la chaussée afin de pouvoir utiliser totalement son domaine vital. Les infrastructures routières peuvent donc se révéler particulièrement meurtrières lorsqu’elles ne permettent pas aux mammifères semi-aquatiques de poursuivre en toute sécurité leurs cheminements au sein de leur territoire. Cela est le cas lorsque la transparence des ouvrages n’est pas assurée, mais également lorsque l’infrastructure n’est pas protégée, c’est à dire qu’aucun dispositif n’empêche l’accès des animaux à la chaussée. Dans le cadre du projet de déviation de Cozes, la dégradation des milieux concentre les déplacements au niveau des corridors que sont les écoulements. Les risques de collision existent si aucune mesure n’est mise en place lors du franchissement de la Cozillonne. En outre, l’implantation d’un bassin tampon (n°4) à l’est de la voirie desservant Cozes positionne un milieu humide qui deviendra à terme, favorable et attractif pour les mammifères semi-aquatiques qui pourraient alors traverser la chaussée en l’absence d’ouvrage franchissable. Figure 13 : Localisation des potentialités de collision et mesures à envisager Mesures de suppression : La circulation des espèces au niveau de la Cozillonne est assurée par 1) les banquettes naturelles conservées dans l’ouvrage, 2) par les dalots de décharge accolés à l’ouvrage, réduisant de fait une partie des risques de collision. Cependant, afin d’éviter tout raccourci pris par des individus, la mise en place de protections anticollision visant à couper les déplacements le long des fossés des abords de la Cozillonne ainsi ceux entre la Cozillonne aval et le bassin tampon et ceux entre la Cozillonne amont et le bassin. Zone à risque de collision de la Cozillonne Traversées potentielles Linéaires de protections anticollision Page 95

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