Avis du CNPN

SCE LA ROCHELLE CONTOURNEMENT – COZES (17) 14 / 59 03/07/2023│ O-GEO, 2023. Cozes (17) – Contournement - Analyse de l’activité des Chiroptères 1.5. Traitement des données 1.5.1. De l’enregistrement à la séquence puis au contact Chaque enregistrement est analysé pour aboutir à la détermination d’une ou de plusieurs espèces. Dans certains cas, un enregistrement est généré par le passage de plusieurs espèces (exemple : si un fichier enregistre 3 espèces, il apporte 3 séquences). Par conséquent, un enregistrement peut générer une à plusieurs séquences. Un même passage de Chauves-souris peut générer plusieurs séquences mais sur une période très courte ; de quelques secondes. Pour éviter ce biais qui peut induire un niveau supérieur d’activité, nous considérons qu’un contact est le fait d’un passage d’une chauve-souris durant une période de 5 secondes. Ainsi une séquence d’une durée supérieure à 5 secondes peut générer plusieurs contacts. À l’inverse, plusieurs séquences peuvent générer un seul contact si le cumul de celles-ci ne dépasse les 5 secondes. En fonction des problématiques étudiées, comparer les niveaux d’activité entre espèces s’avère pertinent. Cependant, la capacité de détecter une espèce est tributaire de sa puissance d’émission. Certaines espèces comme les Noctules ont des cris très puissants qui peuvent être captés jusqu’à une centaine de mètres. Pour d’autres espèces comme les Rhinolophes, cette distance est de l’ordre de quelques mètres. Par conséquent, appliquer un coefficient de correction peut s’avérer pertinent. Nous proposons dans ce cas une correction de l’indice d’activité en nombre de contacts ou en nombre de contacts par heure qui s’appuie sur les coefficients de détectabilité publié par Michel Barataud (Barataud M., 2012)1. 1.5.2. Par espèce ou groupe d’espèces 1.5.2.1. Analyse par espèces Pour certains taxons comme la Pipistrelle commune, la Barbastelle d’Europe ou le Grand Rhinolophe, l’identification est en général aisée ce qui permet d’attribuer un indice d’activité spécifique. Pour les autres espèces, le niveau de certitude quant à la distinction d’une espèce, parmi un ensemble de plusieurs autres espèces de Chauves-souris, peut être soit certain, soit probable, soit possible. Dans d’autres, la discrimination est impossible. Ainsi, même si des séquences permettent de distinguer une espèce, d’autres ne permettent pas de la dissocier d’un ou plusieurs autres taxons. Par conséquent, considérer les séquences aboutissant à une distinction spécifique en occultant celles qui ne le permettent pas revient à sous-estimer un indice d’activité. Dès lors, il devient plus judicieux de réaliser des analyses par groupes taxinomiques. 1.5.2.2. Analyse par taxon ou groupe d’espèces Si la distinction entre plusieurs taxons est délicate voire impossible, il n’en demeure pas moins que nous devons intégrer cette activité. Pour cela, nous utilisons un indice d’activité regroupant un ensemble d’espèces ou de groupes d’espèces dont les caractéristiques acoustiques sont similaires. Ces groupes comportent alors chacun un ensemble de genre spécifique : ► Les Pipistrelloïdes : toutes les espèces de Pipistrelles et le Minioptère de Schreibers ; ► Les Nyctaloïdes : les Sérotines et les Noctules ; ► Les Murins : toutes les espèces de Murin ; ► La Barbastelle : la Barbastelle d’Europe ; ► Les Oreillards : l’Oreillard roux et l’Oreillard gris ; ► Les Rhinolophes : toutes les espèces de Rhinolophe. Pour faciliter l’analyse des niveaux d’activités, nous regroupons dans certains cas les Murins, la Barbastelle, les Oreillards et les Rhinolophes. 1.5.3. Unité de mesure adaptée à deux niveaux d’analyse 1.5.3.1. Mesure à l’heure La mesure à l’heure correspond au nombre de contacts cumulés par heure pour chaque espèce, sur chaque point et à chaque session. Ainsi un échantillon est constitué par différentes mesures à l’heure durant une nuit et sur un point donné. Chaque unité horaire est renseignée par : ► L’absence ou la présence d’une ou plusieurs espèces de Chiroptères ; ► Le nombre de contacts ; ► La période de la nuit (en classe d’heure) ; ► Le point ; ► La session ; ► L’habitat, etc. Cette unité horaire permet de disposer d’un échantillonnage suffisamment important pour se permettre de tester des tendances dans les analyses comparatives. Ce n’est pas le cas avec un échantillonnage au nombre de nuits et au nombre de points d’écoute. L’échantillonnage commence 45 minutes après le coucher du soleil et s’arrête 45 minutes avant son lever. Il permet de laisser les espèces à émergence tardive d’accéder à leur zone de chasse et de limiter un biais qui favoriserait les espèces plus précoces. Ce choix méthodologique implique parfois l’absence de données, dans les échantillons horaires, pour des espèces contactées seulement avant ou après cette période. En cas de production de carte spécifique, l’activité moyenne est alors précisée par 0 c/h (contacts/heure). Cet échantillonnage est utilisé dans l’analyse de la densité et de la diversité par point et par habitat, ainsi que de la densité par espèce et du taux de couverture par espèce. 1.5.3.2. Mesure à la session (ou la nuit) La mesure à session permet de mesurer le nombre de contacts cumulés sur l’ensemble d’une nuit écoulée, entre le coucher et le lever du soleil sur chaque point d’écoute. Ce nombre de contacts par nuit est utilisé pour comparer l’activité moyenne de chaque espèce à l’échelle de l’aire d’étude avec les données issues d’un référentiel d’activité nocturne. Page 37

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