Avis du CNPN

MR14 Ajout d’un suivi de la mortalité des amphibiens Mesure R14 Mettre en place un crapauduc Groupes biologiques visés Amphibiens, mammifères, reptiles Principe de la mesure Rétablir les fonctionnalités écologiques et sécuriser les voies de déplacements des espèces entre les milieux par l’installation de passages sous la route. Réduire le risque de collision routière. Localisation cf. Carte Localisation « Mesures de réduction en phase d’exploitation » en fin de chapitre Acteurs de la mesure Maitrise d'ouvrage, maîtrise d’œuvre et coordinateur environnemental Modalités techniques De manière générale la faune (tout groupe confondu) a besoin de transiter entre différents habitats (reproduction, hivernage, alimentation) pour accomplir son cycle biologique. En particulier en périodes printanière et estivale, les taux de mortalité sont élevés à cause des collisions routières. En ce sens, un ouvrage spécifique à la petite faune et aux amphibiens sera mis en place sur la zone la plus sensible le long de l’ouvrage routier : entre le bois de l’Étourneau (zone d’hivernage) et les bassins de rétention et les fossés en eau (zone de reproduction) de l’autre côté de la RD17. Sur l’actuelle voirie qui sépare ces entités écologiques plusieurs individus écrasés de Crapaud épineux et Crapaud calamite ont été identifiés. Ce secteur traverse effectivement une zone de boisement qui peut être sujette à de la fréquentation des amphibiens au printemps et à l’automne. Au niveau du Bois des Etourneaux, l’ouvrage sera conçu de manière à être transparent pour la petite faune et les amphibiens et limiter le risque de collision lors des migrations prénuptiales (déplacement d’amphibiens des habitats d’hivernage vers les habitats de reproduction), postnuptiale (déplacements d’amphibiens des habitats de reproduction vers les habitats d’estivage et/ou d’hivernage) et lors du transit des mammifères et reptiles. Bien que certains aménagements prévus soient spécialisés pour les amphibiens, le reste de la petite faune (reptiles, micromammifères) pourra également en bénéficier. Un système de barrière sera également associé, pour d’une part guider la petite faune vers ce passage sous l’ouvrage et d’autre part étanchéifier la route évitant ainsi les risques de mortalité liés aux collisions et aux piégeages d’individus dans les caniveaux à fentes en bordure de chaussée. Compte tenu de la spécificité de la mesure, le coordinateur environnemental devra présenter les prescriptions de pose aux personnes en charge de cette mission. Il s’assurera ensuite du respect des prescriptions pour optimiser l’efficacité de la mesure. Prescription d’aménagement : 1 passage de type II b Cette installation de protection, conçue initialement pour les amphibiens, a pour but de les empêcher d’accéder aux chaussées et de les rassembler à l’aide de dispositifs de collecte, puis de les obliger à emprunter des dispositifs de traversées sous chaussées. Ce passage ainsi constitué permet aux batraciens (et autre petite faune) de franchir les routes sans danger. Pour être efficace, un linéaire de collecteurs doit permettre qu’un maximum d’individus soit intercepté. Le passage de types II peut se présenter sous forme de doubles conduits à sens unique (II a) ou de simple dalot à double sens de traversée (II b). Dans le cadre de ce projet, un passage de type II b sera réalisé. Pour la traversée sous ouvrage, une section rectangulaire d’un passage sera mise en place. Une section circulaire dans laquelle une partie des animaux escalade les parois entraine l’épuisement des individus et leur mort. De plus, il semble que le plus efficace soit un cadre ouvert de minimum 1 m de large (préconisation CEREMA) pour assurer le contact avec la chaleur et l’humidité naturelle du sol. Il est à noter qu’un plus grand volume d’air assure un meilleur guidage (olfactif) des amphibiens. Mesure R14 Mettre en place un crapauduc Ouvrages retenus 1 passage amphibien sera donc prévu au niveau du Bois des Etourneaux (zone sensible), il s’agira d’un cadre ouvert qui respectera les préconisations minimales du CEREMA afin de garantir l’efficacité du dispositif. Ce passage sera placé au-dessus du niveau des eaux souterraines en repectant une pente douce (1% à 1,2%) pour éviter que de l’eau ne stagne à l’intérieur et provoque la ponte des amphibiens ou la noyade des micromammifères. Cette traversée sera couplée à un système de guidage des amphibiens de type collecteur en L, il s’agit d’un muret de 0,40 à 0,60 cm de hauteur permettant d’éviter toute escalade des amphibiens. Il sera mis en place sur le même linéaire que celui en phase travaux (cf MR09). Au droit du passage, les fossés collecteurs présenteront une pente douce (45°) afin d’obliger les espèces à emprunter le tunnel. Passage de type II b avec cadre ouvert en béton (Source : Maibach) Entretien Ce type de passage dans le principe est assez simple à concevoir, mais comporte des détails de construction et de finition nécessitant une collaboration avec un écologue spécialiste. Ces installations (passage et collecteurs) demandent un entretien régulier pour éviter que la végétation ou des embâcles (dépôts de terre, branchages, déchets…) ne viennent les envahir ou les obstruer ne serait-ce que partiellement. Ainsi deux nettoyages annuels seront à minima nécessaires : en février avant le début des migrations et à l’automne. Ils consisteront à couper la végétation et enlever, manuellement ou si cela n’est pas possible à l’aide d’un engin mécanisé ou d’un jet d’eau à haute pression, toutes les embâcles. …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. Un second corridor de déplacement des amphibiens identifié se situe le long de La Cozillonne. L’OH5 et les dalots ouverts (de dimensions 1,50 m x 0,70 m) prévus dans le cadre de la MR12 présentent des dimensions suffisantes pour maintenir une continuité écologique. …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. Il est difficile d’anticiper le comportement à venir des amphibiens vis-à-vis du nouveau projet et de savoir si la création du fossé de bassin versant naturel créé deviendra un habitat favorable et engendrera des traversées du contournement vers les habitats plus au Nord. Les ouvrages hydrauliques prévus, pont-cadre de 1,10 m x 0,55 m, sont de dimensions suffisantes pour être empruntées par les amphibiens. Aussi il est prévu un suivi de la mortalité détaillé dans la mesure S01 pour faire état de la situation à venir et proposer au besoin de nouvelles mesures. Planning Installation durant les travaux et entretien durant toute la phase d’exploitation Coût indicatif Coût : Dalot l = 1,00 m x h = 0,70 m x L = 20 m : 320 €/ml : soit 6 400 € Mesures associées A02 : Accompagner chaque tranche de travaux par un coordinateur environnemental S01 : Suivre l’efficacité des mesures de réduction en phase d’exploitation Page 144

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