Page 100 Perméabilité vis-à-vis des amphibiens / Habitabilité des noues Le fossé qui va récolter les eaux du bassin versant naturel sera végétalisé et en eau que ponctuellement, pas suffisamment longtemps pour permettre la reproduction de amphibiens, excepté peut-être : - au niveau d’affouillements près des ouvrages hydrauliques créés lors d’épisodes orageux - au niveau de micro-cuvettes imprévisibles sur le linéaire. Cela concernera à priori plutôt des individus qui viendraient du sud, dont on ne connaît ni les espèces, ni les populations, puisque ceux du nord trouveront des conditions plus favorables au niveau du ruisseau de la Brousse. Les OH (ouvrages hydrauliques) prévus sont des ponts cadres de 1,1 m de large par 0,55 m de haut, soit de dimensions suffisantes pour le passage d’amphibiens même si le CEREMA préconise un minimum de 0,6 à 0,7 m de haut1. Sur la section la plus proche et parallèle au ru de la Brousse, soit sur environ 600 m, trois OH sont prévus. Axe du projet routier et du futur fossé de bassin versant parallèle au ruisseau de la Brousse Il est difficile d’anticiper le comportement à venir des amphibiens vis-à-vis du nouveau projet routier : reproduction aux abords sur les zones traditionnelles ou à venir (bassins tampon), nouveau comportement migratoire, … ? Un suivi de la mortalité sera donc effectué durant les 3 premières années de la mise en service du contournement par un écologue qui pourra être amené à proposer la mise en place de nouvelles mesures si cela s’avérait nécessaire (mesure S01). En parallèle de ce suivi et sans limitation de durée, les patrouilleurs du Département qui effectueront régulièrement des passages sur le contournement seront avertis et donc vigilants aux éventuels cadavres qu’ils pourraient être amenés à trouver. Ils consigneront ces données qui seront ensuite analysées par un écologue. 1 Cerema. Amphibiens et dispositifs de franchissement des infrastructures de transport terrestre Janvier 2019 Cerema, 2019. Collection : Connaissances. ISBN : 978‐2‐37180‐328‐2 Azuré du Serpolet Remarque portée sur l’avis du CNPN : « Il manque une analyse des fonctionnalités pour l’Azuré du Serpolet qui est myrmécophile (triptyque avec sa plante hôte et sa fourmi hôte). Ainsi, la mesure MC03 qui vise la restauration de parcelles en faveur de cette espèce est en l’état inopérante, car aucun inventaire de fourmis n’a été réalisé. Rien n’indique que l’espèce colonisera ce site. En l’absence de garantie de succès de cette mesure et en y ajoutant les impacts déjà réalisés sur cette espèce lors de la construction d’un rond-point hors demande de dérogation espèce protégée, le CNPN demande que les ratios soient augmentés et les itinéraires techniques en faveur notamment de cette espèce densifiés. Le CNPN rappelle que cette espèce, bien que se retrouvant sur les talus routiers, est une espèce menacée à l’échelle nationale et bénéficiant d’un PNA, dont l’habitat naturel relève d’un intérêt communautaire (pelouses calcicoles sèches). » Réponse du Département : Sachant que le projet de contournement, et plus particulièrement la construction du giratoire sur la RD 730 mis en service au printemps 2021 viendrait impacter les talus existants de la route départementale et de fait l’habitat de l’Azuré du Serpolet qui avait colonisé ces espaces, le Département a recherché des terrains qui pourraient être entretenus et préservés pour devenir un nouvel habitat pour l’espèce. Ainsi 2 parcelles anciennement cultivées et en cours d’enfrichement d’une superficie totale de 4 700 m² ont été acquises. A l’automne 2021, elles ont fait l’objet d’un gyrobroyage, puis à l’automne 2022 d’une fauche avec export des végétaux de coupe. L’objectif étant que le milieu évolue vers un état de prairie sèche (mesure C03). La situation de ces parcelles est favorable dans la mesure où les talus existants contigus et plus lointains qui les jouxtent hébergent ponctuellement l’Origan et que l’Azuré est présent 200 m à l’Est et sur plusieurs kilomètres (une distance de 200 m restant tout à fait raisonnable compte-tenu des capacités de dispersion de l’espèce). Le ratio surface proposée par rapport à la surface impactée étant jugé insuffisant par les services de l’Etat, le Département a mis en avant qu’un espace de plus de 3,2 ha cultivé allait également être acquis par ses soins à l’extrémité Est du projet (en vert sur la carte ci-dessous), pour le faire évoluer vers un milieu semi-ouvert (mesure C02). Il est prévu qu’à l’automne 2023, le CEN intervienne en ensemençant en graines d’origine locale l’intégralité de la surface. Il est donc mis en avant que cet espace pourrait également profiter à l’Azuré du Serpolet (qui avait été contacté en 2019 par Biotope sur les talus de la RD 114 le long de la carrière).
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