Transport aérien en Charente-Maritime
56 LE MARCHÉ DU TRANSPORT AÉRIEN AUJOURD’HUI > Dominique BUSSEREAU e meilleur moyen de perdre de l’argent, c’est de créer une compagnie aérienne. Le nombre de vedettes du show-business, du sport qui se sont plantées, …même NORWEGIAN. Ce sont des sociétés qui ont arrêté, qui ne tenaient pas le choc. NORWEGIAN a stoppé ses vols dans toute l’Europe. Une compagnie aérienne est mortelle et en France peut mourir. C’est d’ailleurs le débat des personnels d’AIR France en permanence. Une compagnie aérienne, c’est ce qu’il y a de plus fragile dans le domaine économique. >Thomas JUIN est la compagnie qui prend le risque, c’est la compagnie qui décide de l’ouverture d’une ligne et ensuite qui décide des tarifs qu’elle va pratiquer. Ce n’est pas l’aéroport qui va lui dicter le prix du billet d’avion ou alors cela veut dire qu’il doit changer de métier et qu’il assume le risque derrière. Il y a une raison à ces tarifs, c’est à l’euro près. Pour une compagnie aérienne comme EASYJET, RYANAIR ou les autres, même comme AIR France sur son mode TRANSAVIA, la marge, c’est-à-dire ce qu’elle peut retirer d’un passager, est autour de 6-7 € par passager. Autant vous dire que lorsque nous parlons des taxes, sur le prix d’un billet Paris-Nice, 50 % sont des taxes. Lorsqu’une compagnie regarde si elle veut venir à La Rochelle ou pas, elle va regarder le montant des taxes dans le détail et elle va calculer à l’euro près. Par exemple, à La Rochelle, vous avez un montant de taxes qui est à 14 € simplement pour la sécurité passagers et, si vous rajoutez tout, c’est 22 €. Si vous vous posez à Bordeaux c’est 7 €. Cette taxe est définie par l’État en fonction des dépenses de sûreté. Lorsque vous avez 7 € d’écart, vous pouvez comprendre que c’est plus difficile de créer une liaison entre l’Allemagne et La Rochelle. Souvent, nous avons des régions où l’on se dit que tout lemonde veut venir. C’est vrai, sauf que vous êtes en compétition avec toute l’Europe et une compagnie ne vapas comparer LaRochelle àBordeaux, elle va regarder où poser son avion sur tel aéroport en Europe et va choisir Alicante, Rome ou La Rochelle. Le montant des taxes et finalement sa rentabilité, c’est ce qui va la déterminer sur l’ouverture ou pas d’une liaison. Pour terminer, sur les incertitudes qui planent dans les prochains mois, il y a le Brexit bien sûr. C’est un sujet qui nous importe particulièrement à La Rochelle puisque 49 % du trafic se fait avec le Royaume-Uni. Nous nous attendons sur la France à une perte de connectivités. Nous aurons unmontant de taxes franco-françaises qui serait de 7 € de plus qu’aujourd’hui. J’ai sensibilisé la Ministre à ce sujet en lui disant que si nous n’arrivons pas à trouver une solution, je peux annoncer qu’il y aura immédiatement des redéploiements de lignes qui existent aujourd’hui entre la France et le Royaume-Uni vers les autres pays. Avec 7 € d’écart et une marge de 6 €, le calcul est vite fait. L C'
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