Transport aérien en Charente-Maritime
55 Il y a quinze ou vingt ans, on annonçait que l’aéroport de Bergerac allait fermer et être supprimé alors qu’il y avait 15 000 passagers. Aujourd’hui, il en fait 300 000. La puissance publique a un rôle déterminant, au niveau de l’État, pour réfléchir comment rendre plus attractifs ces aéroports car c’est cela la question. Nous avons un problème de compétitivité aujourd’hui et la puissance publique au niveau régional et départemental doit déterminer sa volonté de vouloir développer ces aéroports. Je ne reviendrai pas sur le rôle du désenclavement, nous en avons suffisamment parlé. Lorsqu’un aéroport existe, cela ne coûte pas grand-chose de développer une ligne. La chance lorsque cette infrastructure existe est que vous n’avez pas à créer d’infrastructure pour développer des liaisons. Lorsque nous avons ouvert la ligne avec Genève, c’était du jour au lendemain. Les aéroports ont un rôle sociétal important. Arrêtons de ne parler que des hommes d’affaires.Biensûrnouslesavonsetlesentreprisesattachentbeaucoupd’importance lorsqu’elles veulent s’installer à La Rochelle à l’existence d’une liaison aérienne, un aéroport ou pas. Cela fait souvent partie des critères de choix d’implantation d’une entreprise. Nous le savons peu car cela ne se dit pas mais lorsqu’une entreprise vient ou ne vient pas dans une région, souvent, dans ses critères de choix, elle regarde s’il y a des dessertes aériennes. Si nous regardons le profil des passagers aériens en France, 50 % sont des vacanciers, 28 % des professionnels et 22 % se déplacent pour motif familial (tourisme affinitaire). Il faut avoir conscience de cela pour se dire qu’un aéroport peut demain permettre à un territoire de mieux vivre. Je voudrais apporter un éclairage particulier sur la compétitivité des Compagnies aériennes. J’entends souvent sur ces sujets des raccourcis en disant qu’il suffit d’augmenter le prix du billet d’avion pour ne plus avoir à demander une subvention. Cela serait très simple, vous augmentez de 10 € le billet d’avion et les subventions ne seraient plus utiles. Je voudrais simplement dire que les compagnies aériennes sont des entreprises qui ont besoin d’énormes capitaux. Les acquisitions d’avions coûtent cher. Un boeing 737 prix catalogue c’est 100 M€. Il se négocie entre 50 et 60 M€. Si vous prenez la compagnie RYANAIR, elle en possède 300. Lorsqu’un avion se pose à La Rochelle, cela vaut plus cher que tout l’aéroport. Derrière cela se trouve un objectif de rentabilité. On peut donc comprendre le risque pris par la compagnie aérienne. Si elle se trompe dans la création d’une ligne, les conséquences sont importantes.
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